Lions indomptables : il était une fois … le 8 juin 1990

Le Cameroun a créé la sensation en venant à bout de l’Argentine, tenant du titre, lors du match d’ouverture du Mondiale italien. 30 ans après, l’exploit reste historique

«Assurément, aujourd’hui fera date dans l’histoire du football camerounais ». Lorsque Blaise Evina Ndo, journaliste à Cameroon Tribune couchait ces mots dans un article paru quelques heures avant le coup d’envoi de la 14e édition de la coupe du monde, il n’imaginait certainement pas à quel point il avait raison. Ce 8 juin 1990 à Milan (Italie) en effet, le Cameroun est la première équipe africaine à ouvrir la compétition. Et pas face à n’importe qui puisque la bande à Valeri Nepomniachi affronte ni plus ni moins le tenant du titre, l’Argentine. Avec dans ses rangs, un certain Diego Armando Maradona. La presse mondiale regarde avec condescendance cette petite équipe africaine qui devrait servir de mise en bouche à un des favoris de la compétition. Surtout qu’entre la préparation difficile en Yougoslavie critiquée par Joseph Antoine Bell ce qui lui vaudra une mise à l’écart à la veille du match d’ouverture alors qu’il était le titulaire attitré, les problèmes de primes ou encore le retour de Roger Milla dans la tanière contre l’avis de certains, l’ambiance n’est pas forcément des plus sereines chez les Camerounais.

Dans ce duel à la David et Goliath, le public milanais, qui a clairement une dent contre Maradona le Napolitain, a pris fait et cause pour le petit poucet du groupe B dans lequel on retrouve également la Roumanie et l’URSS. Dans les tribunes, le président Paul Biya a fait le voyage pour assister à la première sortie de son pays. Personne alors ne s’attend à ce qui va suivre. Passe encore qu’après la première mi-temps, l’Argentine de Carlos Bilardo n’a pas encore marqué. Il faut dire que les Camerounais ne lésinent pas sur l’impact physique et la rugosité dans le jeu. Et c’est un euphémisme (près de 28 « agressions » camerounaises contre 9 pour leurs adversaires). Diego Maradona passe une partie du match à se remettre stoïquement de ses « chutes ». « Ils n’arrivaient pas à déployer leur jeu. Notre objectif était de les contenir jusqu’à la mi-temps. On a eu quelques occasions. Eux aussi, mais c’était assez fermé », témoignera André Kana-Biyik. L’entrée de Claudia Cannigia au retour des vestiaires va donner des sueurs froides aux Camerounais. L’arbitre français Michel Vautrot se montre lui un peu agacé par ces Africains qui ne plient pas l’échine. André Kana Biyick est expulsé pour un croche-pied sur Canni- gia à la 60 e min. Quelques minutes plus tard, coup de tonnerre sur la pelouse. Sur un coup franc tiré par...

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