Viande de porc : au régime !

Du fait de la crise sanitaire causée par le Covid-19, les éleveurs ne savent plus quoi faire des bêtes face à un marché de moins en moins demandeur.

CT a fini de poser la problématique du sujet à cet éleveur de porc au marché de Mvog-Ada à Yaoundé ce vendredi 07 août, que son interlocuteur a répondu par l’affirmative. « Oui, la filière porcine a été impactée par le Covid-19 », affirme-t-il, péremptoire. Il n’en dira pas plus, certainement trop occupé à penser comment rebondir. Un tour dans l’espace réservé à la vente de porcs en entier et en morceaux dans ce marché pour se rendre compte que les bêtes sont présentes. Elles cherchent d’ailleurs clients. Et quand un potentiel acheteur arrive enfin, c’est la bousculade. C’est que l’activité reprend progressivement et ce n’est pas pour déplaire ses acteurs. 
En effet si le prix du kilogramme de porc n’a pas connu de hausse sur le marché (2500 F), les acteurs de cette filière auront subi les effets du Covid-19 au cours de ces trois derniers mois. Les éleveurs principalement. Ce sont eux qui ont subi de plein fouet l’impact de la crise sur leur activité. « Il y a eu en mars une interruption brusque des activités des vendeurs de porc du moins ceux qui en vendaient dans les carrefours, autour des bars, ce qui a fortement impacté la filière », affirme Jonas, vendeur de porc au marché Mvog-Ada. C’est que contrairement aux éleveurs de poulets qui pouvaient pratiquement faire du porte à porte avec leurs marchandises, ceux des porcs avaient plus de difficultés compte tenu des contraintes de transport et même d’alimentation. « Les éleveurs ont eu à élever au-delà des limites. Le porc, lorsque vous le prenez à deux mois, vous avez six mois pour l’élever pour qu’il atteigne les 80 kg et là, le taux de rendement nourriture-gain de poids est suffisamment révélateur. Lorsque vous allez au-delà de huit mois d’élevage, ce gain de poids n’est plus proportionnel à la quantité de nourriture ingurgitée. Donc les éleveurs ont dû à garder leurs animaux au-delà de dix mois parce que lorsque la pandémie est survenue certains étaient en train d’attendre la fête de Pâques pour écouler leurs stocks », affirme cet éleveur qui a dû écouler des bêtes de 400.000 F l’unité en temps normale à moins de 250.000F. Il n’y aura donc pas eu de fastes pour la célébration de cette fête chrétienne sans parler des autres célébrations depuis le mois de mars. Il y a en fait eu une multiplication des coûts de production (alimentation, soins de santé, entretien, etc) puisque plus la bête reste dans les porcheries, plus elle est exposée aux aléas. 
Calculatrice en main, il devenait difficile de tirer un bénéfice conséquent de la vente du porc. Il était donc courant de trouver des bêtes de 80 kg vendues à 60 000 de F et pourtant l’investissement aura été de l’ordre de 45 à 50.000. Une situation qui change ces dernières semaines avec la reprise progressive des activités. Mais, il reste que les éleveurs qui se sont endettés pour la production ne s’en sortiront pas sans dommages, étant donné que les bêtes auront finalement fait six, voire huit mois dans leurs enclos. 
L’autre exigence qui s’est imposée aux éleveurs, c’est la nutrition des porcs qu’il faut assurer. « Les animaux sont dans les fermes. Au plan microéconomique, il y a des gens qui bradent déjà des bêtes parce qu’ils ne peuvent pas tenir. Ils n’ont pas de denrées alimentaires, le son est passé à 4500 F le sac de 40 kg. Il n’y a pas longtemps, il était vendu à 2300-2100 F. Donc ils ne peuvent même pas conserver ces animaux en leur servant juste du son et un peu de maïs », affirme Adrian Ngo’o Bitomo, coordonnateur du programme Agropoles, l’un des programmes qui soutient la filière au Cameroun.  Normal que des bêtes qui en temps normal étaient vendues à 400 000 F, le soient désormais à 250 000-275 000 F. D’ailleurs, il reçoit au quotidien des éleveurs qui ne savent plus à quel saint se vouer, sinon qu’à brader leurs bêtes. 
Cette situation annonce des jours pas très reluisant pour la filière si rien n’est fait. C’est dans ce sens que les producteurs sollicitent l’appui de l’Etat. Ceux de l’Ouest par exemple qui représentent les 2/3 de la production nationale souhaitent avoir de bonnes souches, la construction des abattoirs, etc. 
 

 

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A peine le reporter de CT a fini de poser la problématique du sujet à cet éleveur de porc au marché de Mvog-Ada à Yaoundé ce vendredi 07 août, que son interlocuteur a répondu par l’affirmative. « Oui, la filière porcine a été impactée par le Covid-19 », affirme-t-il, péremptoire. Il n’en dira pas plus, certainement trop occupé à penser comment rebondir. Un tour dans l’espace réservé à la vente de porcs en entier et en morceaux dans ce marché pour se rendre compte que les bêtes sont présentes. Elles cherchent d’ailleurs clients. Et quand un potentiel acheteur arrive enfin, c’est la bousculade. C’est que l’activité reprend progressivement et ce n’est pas pour déplaire ses acteurs. 
En effet si le prix du kilogramme de porc n’a pas connu de hausse sur le marché (2500 F), les acteurs de cette filière auront subi les effets du Covid-19 au cours de ces trois derniers mois. Les éleveurs principalement. Ce sont eux qui ont subi de plein fouet l’impact de la crise sur leur activité. « Il y a eu en mars une interruption brusque des activités des vendeurs de porc du moins ceux qui en vendaient dans les carrefours, autour des bars, ce qui a fortement impacté la filière », affirme Jonas, vendeur de porc au marché Mvog-Ada. C’est que contrairement aux éleveurs de poulets qui pouvaient pratiquement faire du porte à port...

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