La lecture et nous : pourquoi ce mal des lettres

Ouvrir un livre pour le déguster est un exercice de moins en moins pratiqué par un public jeune ou adulte. Les causes de ce désamour sont identifiables, et les solutions aussi…

La scène est fréquente dans plusieurs foyers. Un peu trop. Le téléviseur est allumé, mais les membres de la famille ont tout de même les yeux rivés sur les écrans de leur smartphone. Dans ce trop-plein d’écrans à donner le tournis, la place du livre est inexistante. D’ailleurs, les passionnés du livre, ceux qui sont prêts à vendre père et mère pour s’arracher un ouvrage, sentir la volupté provoquée par le contact du toucher avec le papier, et cette odeur incomparable qui se dégage des pages de l’ouvrage tout droit sorti du « four » des imprimeries, se comptent désormais sur les bouts des doigts. Pas qu’ils aient complètement disparu. Ils existent encore, mais se rangent de plus en plus dans la catégorie des espèces rares. L’assertion : « Si vous voulez cacher quelque chose à un Noir, mettez-le dans un livre », est en passe de passer l’état de boutade un tantinet raciste (pour ne pas dire totalement…), à la regrettable réalité. Qu’est-ce qui explique ce désamour croissant de la lecture ? L’introduction de ces lignes donne une idée.
Les Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) envahissent tant le paysage, qu’elles s’imposent sans beaucoup d’efforts. Et pourtant, la plongée dans un bon roman à la Calixthe Beyala, dans une enquête policière signée Michael Connelly, dans un thriller selon John Grisham, ou dans une mystérieuse énigme façon Agatha Christie, ne demande pas tant de sacrifices. Juste de la passion. Et la passion, on ne peut pas la forcer, mais on peut, comme une plante, la nourrir et la faire grandir. Les parents ont le rôle d’arroser cette graine de la lecture dans le cœur de leurs enfants, afin d’en faire des dévoreurs de livres. « Mon premier livre m’a été remis par mon père. C’était « Black Boy », de Richard Wright. Depuis, je suis gourmand de lettres », se souvient un avocat au barreau du Cameroun. Nombre de lecteurs patentés vous avoueront tirer cette belle habitude de lecture de leurs géniteurs. Impossible de parvenir à ce résultat quand le parent lui-même est calé à longueur de journée devant son ordinateur ou son téléphone android à commenter des sujets sans intérêt sur les réseaux sociaux.
Certains à l’ère de la facilité et de la paresse, pour leur défense, vont évoquer les livres en audio ou en PDF. Fans de lecture, expliquez-leur la sensation emmenée par ce geste : la page tournée grâce à l’index délicatement humidifiée quelques minutes avant par un zeste de salive... Inégalable n’est-ce pas ? La passion et la curiosité d’en venir à bout de l’intrigue d’un bon roman, étaient à une époque éveillées par les clubs de lecture dans les lycées et les collèges, au sein desquels les élèves s’arrachaient les...

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