Cacaoculture : le producteur, parent pauvre

Alors que les revenus issus de la vente des fèves grimpent sans cesse, les agriculteurs eux, continuent de tirer le diable par la queue.

La première session des « Cocao Talks » tenue à Yaoundé le 10 mai dernier avait tout l’air de ces rencontres organisées « sous l’arbre à palabres ». Producteurs, autorités publiques et responsables de l’Union européenne se sont retrouvés pour aborder la sempiternelle question du prix du kilogramme du cacao. A cette occasion, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, n’est pas allé de main morte pour exprimer ce qui semblait constituer pour lui, une véritable gêne. « L’inégale répartition de la valeur entre les différents maillons de la chaîne est si criarde qu’elle frise, à la limite, le scandale », a-t-il déclaré. Chiffres à l’appui, il a expliqué que sur les 100 milliards de dollars (65.595,700 milliards de F) de chiffre d’affaires que génère la cacaoculture, seuls 2% reviennent aux pays producteurs de cacao. Tandis que les autres maillons de la chaîne de valeurs, notamment les distributeurs et les chocolatiers, empochent chacun 35%, les impôts et taxes dans les pays consommateurs 13%, l’industrie du broyage 8% et les transporteurs, 7%.
Aussi, une étude récente menée par le Secrétariat de l’Organisation internationale du cacao sur la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) appliquée aux produits semi-finis de cacao dans l’Union européenne, il ressort que 22,5 milliards d’euros (près de 15.000 milliards de F) sont collectés par les différents Etats membres en termes de TVA, alors que les pays producteurs ne reçoivent en retour, comme rémunération de leur dur labeur, que 2 milliards de dollars, soit 1246 milliards de F. En d’autres termes, les producteurs sont ceux à qui profite le moins l’activité, alors même qu’ils constituent le maillon inco...

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