Unité nationale : la marche se poursuit

Depuis un demi-siècle, et ce malgré de nombreuses difficultés, le Cameroun n’a pas arrêté de poser les balises pour la construction d’un Etat fort, uni et fier dans sa diversité.

Il y a cinquante ans, les Camerounais des deux rives du Moungo décidaient d’unir leurs destins en se prononçant à une très écrasante majorité en faveur de la création d’un Etat unitaire. Ceci était en effet la conséquence des difficultés et de la lourdeur dans le fonctionnement des institutions qui avaient été mises en place à la faveur des mécanismes ayant abouti à l’avènement de la République fédérale du Cameroun en 1961. Cinquante ans dans la vie d’un individu, dans un environnement où l’espérance de vie n’est pas assez élevée, c’est beaucoup. Mais, que valent cinquante ans dans la vie d’un Etat ? Beaucoup et très peu à la fois. Dans un contexte où l’on a assisté ces dernières années à la naissance de certains Etats qui peinent toujours à asseoir leurs bases, il convient de saluer le chemin parcouru depuis le 20 mai 1972 par le Cameroun. Onze ans après le référendum qui a amené à la création d’un Etat fédéré, avec un ensemble de structures qui ont mis à mal le fonctionnement de l’Etat, le président Ahmadou Ahidjo décide le 6 mai 1972, de passer à un autre cap : la transformation de l’Etat fédéral en une République unie. Le passage indiqué est le référendum. La question posée aux Camerounais est simple : « Approuvez-vous dans le but de consolider l’unité nationale et d’accélérer le développement économique, social et culturel de la Nation, le projet de Constitution soumis au peuple par le président de la République fédérale du Cameroun et instituant une République unie du Cameroun ? » Ce qui est loin d’être un simple changement d’appellation est plébiscité à une très large majorité par les Camerounais des deux Etats fédérés. La République unie du Cameroun voit donc le jour, et le 20 mai est choisi comme jour de la fête nationale du pays, afin d’exalter cet acquis cher qu’est l’unité.
Mais ce 20 mai 1972, est aussi le début d’une longue marche qui n’aura pas été un long fleuve tranquille. Les dix premières années de ce processus seront consacrées à la consolidation de cet acquis. Mais il faut dire que c’est l’avènement du Renouveau national le 6 novembre 1982, qui a marqué un tournant dans la marche en avant du Cameroun vers l’affirmation de son unité. Le nouveau président de la République, donne le ton au moment de sa prestation de serment : « J’entends alors, avec l’aide de toutes les Camerounaises et de tous les Camerounais, et en ma qualité de président de la République, chef de l’Etat et chef du gouvernement, m’acquitter de ce devoir sacré que m’impose la Constitution à savoir, veiller à son respect, comme à l’indépendance, à la souveraineté, à la sécurité et à l’unité de l’Etat, assurer la conduite des affaires de la République, mon illustre prédécesseur n’a jamais failli à ce devoir, je n’y faillirai point », déclare-t-il. De nombreuses situations auraient pu remettre en cause cet engagement : le conflit frontalier de Bakassi entre le Cameroun et le Nigeria qui a connu son épilogue avec le verdict rendu par la Cour internationale de justice de la Haye le 10 octobre 2002 ; la lutte contre Boko Haram qui a vu le Cameroun se déployer pour mettre en déroute les velléités d’installation expansionnistes de la secte terroriste dans la région de l’Extrême-Nord ; les menées sécessionnistes dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, où, profitant des revendications des syndicats d’enseignants et d’avocats, ont voulu pousser à la partition de l’Etat ; les tentatives de replis identitaires observées ces dernières années, accentuées par la montée en puissance des réseaux sociaux. Chaque fois que cela va s’avérer nécessaire, le dialogue sera ouvert. S’il reste un partisan de la discussion, Paul...

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