Médecine traditionnelle : les défis de la normalisation

L’avènement du Covid-19 a fait exploser la cote de la médecine traditionnelle. Face à cette « maladie du Blanc » comme la décrivaient certains sceptiques, de nombreux Camerounais ont opté pour l’utilisation de plantes et autres décoctions tirées de la diversité de la flore nationale. Le plébiscite de cette forme de prise en charge en période de Covid-19, mais aussi au quotidien, se perçoit dans des raisons telles qu’un fort ancrage de la médecine traditionnelle dans la culture nationale aussi bien en zone rurale qu’urbaine. Le succès de la médecine traditionnelle a été si intense ces deux dernières années suite au Covid-19, qu’il a suscité l’intérêt des plus hautes instances de décisions de l’Etat.
Le 25 juin 2020, au plus fort de la pandémie à coronavirus, s’est tenu à Yaoundé un forum sur la médecine traditionnelle présidé par le Très Honorable Cavaye Yeguie Djibril, président de l’Assemblée nationale. De cette rencontre visant à moderniser, à codifier et à valoriser la médecine traditionnelle camerounaise, une dizaine de recommandations ont été extraites. Notamment, la présentation aux députés du projet de loi sur la médecine traditionnelle en instance depuis plusieurs années, l’élaboration d’un répertoire national des tradithérapeutes de santé, la perspective de créer des centres de santé intégrés de la médecine traditionnelle placés sous la tutelle de l’Etat, l’intégration de cette forme de médecine dans les Facultés et autres établissements de formation des personnels de santé. La création d’un Corps de tradipraticiens a même été envisagée… Tout ceci pour marquer la volonté du gouvernement de légaliser et normaliser ce secteur, à travers les ministères de la Santé publique, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, et de l’Enseignement supérieur, en collaboration avec les associations de « médecins traditionnels » reconnues par l’Etat.
Car ce domaine, qui a la fâcheuse ten...