40 ans du Renouveau : Paul Biya raconté par René Sadi

Invité de l’émission « Présidence Actu » mardi dernier sur la CRTV, le ministre de la Communication, proche collaborateur du président de la République pendant plusieurs années, a apporté un témoignage édifiant

coup d’Etat du 6 avril 1984. René Emmanuel Sadi est un témoin privilégié de cette séquence de l’histoire du Cameroun, pour avoir été proche collaborateur des deux personnalités. « Cette succession était une expérience nouvelle, un apprentissage avec tout ce que cela comportait d’incertitudes », explique-t-il. Le virage démocratique des années 1990, marqué par beaucoup de soubresauts, a également occupé une partie de l’entretien. Alors qu’une grande partie de son entourage refuse énergiquement le retour au multipartisme, le président Paul Biya prend tout le monde à contrepied et initie une nouvelle ère de libertés au Cameroun, et de concurrence politique. 
Le ministre de la Communication dresse également une esquisse de portrait de l’homme qu’il a côtoyé pendant plus de 40 ans. « En dépit de l’érosion du temps, il est resté lui-même », analyse-t-il. Il évoque alors son charisme, sa grande intelligence, sa pondération, sa grande culture générale et sa mémoire phénoménale, son attachement au respect de l’autre et surtout son humanisme. Il parle aussi d’un travailleur acharné. Selon René Emmanuel Sadi, « le président n’a pas d’heure de travail. Il travaille énormément et en tout temps. Il est rigoureux et il applique cette rigueur sur lui-même d’abord ». Du reste, grâce à sa clairvoyance, Paul Biya a impulsé des changements majeurs au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais dont René Emmanuel Sadi a été secrétaire général de 2007 à 2011. 
Un mot a également été dit sur l’état de santé de la presse camerounaise. Si l’univers est marqué par un foisonnement de médias, il faut regretter que l’éthique soit régulièrement foulée aux pieds. « Il y a une tendance à l’instrumentalisation. Nous nous battons pour que l’Etat puisse faire davantage en termes d’aide à la presse, mais il faut tenir compte de la conjoncture », a-t-il conclu. 

 

Bons mots

Sur la crise entre le président Paul Biya et son prédécesseur
« Beaucoup de nos compatriotes avaient le sentiment que le parti primait sur l’État. Il aura fallu quelques temps pour que nous comprenions tous que c’est l’État qui prime sur le parti. Et c’est peut-être l’une des raisons qui a fait en sorte que cet apprentissage nous conduise aux évènements du 6 avril 1984 où certains de nos compatriotes un peu nostalgiques pensaient que finalement, c’est le président du parti qui continuait de gouverner le pays. Ce qui était une erreur. »

Sur l’homme Paul Biya
« Comme qualités humaines du président de la République, il y a d’abord le charisme de l’homme. Au premier abord, c’est ça qui vous frappe. L’homme est séduisant, il a du charme, il vous rassure. Il y a ensuite la délicatesse de l’homme. Le président est quelqu’un d’une courtoisie extrême. Il a ce respect de l’autre, qu’il soit grand ou petit. Il y a également son humanisme. Il ne me souvient pas qu’on ait posé un problème au président à caractère humanitaire et qu’il n’y ait pas apporté de réponse. »

Sur sa rigueur et l’amour du travail
« Le président Biya a également le sens de l’écoute. Ce n’est pas quelqu’un qui va vous empêcher de parler. Il ne va pas vous écraser par sa personnalité, il va vous écouter, vous son collaborateur. Egalement noté chez le président, son ardeur au travail. Il travaille chez lui, au bureau, quand il est en voyage. Le président a fait de la rigueur un crédo politique. »

Sur le retour au multipartisme
« Il fallait décider si nous restions dans le parti unique ou s’il fallait aller vers le multipartisme. Nous étions nombreux, nous ses collaborateurs de l’époque à dire que le Cameroun n’était pas prêt. J’étais conseiller politique du président à l’époque. Je fais partie de ceux qui ont marché pour dire « Non au multipartisme précipité ! ». Nous pensions que le président allait nous suivre et nous avons tous été surpris quand il a dit que nous devrions nous préparer à aller à la concurrence. »
 
Sur ses prises de décision
« Le président n’est pas quelqu’un qui prend ses décisions de manière précipitée. Il prend son temps. Il mûrit sa décision. Mais il ne faut pas se méprendre. Il faut se méfier des colères du président. Il allie la carotte et le bâton. Il en est un orfèvre. Il est également très tenace. Quand il a pris une option, il s’y tient. Et ce n’est pas la peine de faire des pressions. » 

Sur l’amour du président pour le Cameroun
« C’est un patriote, parce qu’il n’a jamais cédé sur ce qui concerne l’intérêt national. Tout ce qui concerne le Cameroun passe en premier. Voilà pourquoi il n’a jamais cédé sur Bakassi. » 
 
 

">

« Présidence Actu » est un programme réputé pour la qualité des personnalités reçues. Le 7 novembre dernier, c’était au tour de René Emmanuel Sadi de s’installer dans le fauteuil de l’invité. Ceci, à l’effet d’analyser le 40e anniversaire de l’accession du président de la République à la magistrature suprême, avec le regard tourné vers le rétroviseur. Face au présentateur Yves-Marc Medzo, le ministre de la Communication a conté la transition entre le président Ahmadou Ahidjo et l’homme du Renouveau, le choc dû à la démission du premier, les espoirs nés de l’arrivée du second et le conflit entre les deux qui aboutira plus tard à la tentative de coup d’Etat du 6 avril 1984. René Emmanuel Sadi est un témoin privilégié de cette séquence de l’histoire du Cameroun, pour avoir été proche collaborateur des deux personnalités. « Cette succession était une expérience nouvelle, un apprentissage avec tout ce que cela comportait d’incertitudes », explique-t-il. Le virage démocratique des années 1990, marqué par beaucoup de soubresauts, a également occupé une partie de l’entretien. Alors qu’une grande partie de son entourage refuse énergiquement le retour au multipartisme, le président Paul Biya prend tout le monde à contrepied et initie une nouvelle ère de libertés au Cameroun, et de concurrence politique. 
Le ministre de la Communication dresse également une esquisse de portrait de l’homme qu’il a côtoyé pendant plus de 40 ans. « En dépit de l’érosion du temps, il est resté lui-même », analyse-t-il. Il évoque alors son charisme, sa grande intelligence, sa pondération, sa grande culture générale et sa mémoire phénoménale, son attachement au respect de l’autre et surtout son humanisme. Il parle aussi d’un travailleur acharné. Selon René Emmanuel Sadi, « le président n’a pas d’heure de travail. Il travaille énormément et en tout temps. Il est rigoureux et il applique cette rigueur sur lui-même d’abord ». Du reste, grâce &...

Commentaires

    List is empty.

Laissez un Commentaire

De la meme catégorie