Exportations du bois en grumes : à l’épreuve des nouvelles conditions

Avec la nouvelle loi de finances qui relève les droits de sortie sur cette catégorie de bois, les exportateurs crient à l’asphyxie.

Un fait est récemment venu faire reparler de l’exportation des grumes au Cameroun. Il s’agit du préavis de grève des responsables du Groupement de la filière bois du Cameroun. Ces derniers ne sont pas d’accord avec certaines dispositions de la loi de finances 2023. Lesquelles prévoient que les produits manufacturés semi-finis sont soumis à un droit de sortie au taux de 2 % de la valeur FOB (free on board), à l’exclusion des bois ouvrés et semi-ouvrés ; le taux du droit de sortie applicable aux bois en grumes, y compris les équarris, est fixé à 60 % de la valeur FOB du volume de l’essence. Ces acteurs disent subir depuis quelques années une pression fiscale avec l’augmentation des droits de sortie et taxes forestières applicables aux entreprises de la filière bois qui ont augmenté de 60% pour la taxe d’abattage, 242% pour les droits de sortie des bois en grumes et 165% pour les droits de sortie des bois transformés. « L’augmentation récente et la plus controversée est celle de 2023 relative au relèvement des droits de sortie sur les bois transformés de 10 à 15% de la valeur FOB des essences (…), d’une part, et de 50 à 60% pour les grumes, d’autre part, nonobstant les recommandations adoptées lors de la réunion présidée par le Premier ministre, chef du gouvernement de s’en tenir aux mesures fiscalo-douanières contenues dans le rapport du comité interministériel chargé de trouver des solutions transitoires avant l’entrée en vigueur de la mesure d’interdiction de l’exportation des bois sous forme de grumes », explique le Groupement dans une correspondance. Pour cette association, il s’agit tout simplement d’un étranglement fiscal. 
Mais il faut dire que cette mesure s’inscrit dans l’optique de l’augmentation des droits et taxes. Il était donc logique que le secteur forestier, présenté comme l’un des principaux contributeurs à l’économie nationale, soit aussi touché. « L’augmentation du droit de sortie sur les grumes peut être comprise comme une mesure d’incitation à la transformation locale du bois, qui serait particulièrement bénéfique pour l’économie nationale. L’incompréhension du secteur privé vient sans doute de l’augmentation des taux du droit de sortie sur les grumes, et sur les bois débités, ce qui donne l’impression que le gouvernement se contredit, en annonçant qu’il encourage la transformation locale du bois, et en augmentant en même temps la fiscalité sur les bois transformés », explique Samuel Nguiffo du Centre pour l’environnement et le développement. Selon lui, cette décision doit être vue sous plusieurs angles. 
Dans un contexte où le pays se prépare à la mise en œuvre de la mesure interdi...

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