Utilisation frauduleuse des réseaux sociaux : la mise en garde de la Cour suprême

Dans son discours d’ouverture de l’audience solennelle de rentrée de la haute juridiction, son premier président, Daniel Mekobe Sone a indiqué qu’il devient urgent de mettre fin aux dérapages observés.

« Notre pays fait face aujourd’hui à une double préoccupation : l’apparente impunité des infractions commises via les réseaux sociaux et la consécration de sortes de tribunaux populaires et virtuels ». Le constat est de Daniel Mekobe Sone. Le premier président de la Cour suprême s'exprimait ainsi hier à l'ouverture de l'audience solennelle de rentrée de la haute juridiction. Dans un discours aux relents de mise en garde, sous le thème : « La justice camerounaise face à l’éclosion des technologies de l’information et de la communication », le haut magistrat s’est insurgé du fait que certains, au sein de l’opinion publique, « s’érigent en véritables tribunaux, en officiers de police judiciaire, en juge d'instruction et de jugement. Des lanceurs d'alerte aux journalistes ordinaires en passant par les influenceurs, tout y est ». Ici donc, et selon Daniel Mekobe Sone, on enquête, on instruit, on juge et on condamne selon les tendances choisies, ou alors les pseudos-délinquants et les suspects sont poursuivis, blanchis et acquittés virtuellement, avant même que les procédures judiciaires ne soient déclenchées conformément à la loi. Plus grave, personne n’est à l’abri des attaques via ces canaux. Ainsi, et pour le premier président de la Cour suprême, des professionnels de la justice se retrouvent également indexés dans les réseaux sociaux pour avoir accompli leur mission : « Les justiciables jugent leurs juges ; les suspects jugent leurs enquêteurs, les inculpés jugent leurs juges d’instruction. » 
Sur la gestion de certaines affaires, l’orateur a rappelé que le temps de la justice n’est pas forcément celui de l’opinion publique, encore moins celui des réseaux sociaux. Dans un contexte où le développement des technologies de l'information et de la communication bouleverse la vie des humains et des affaires, le premier président de la Cour suprême a relevé que la justice camerounaise n'évolue pas en marge des mutations technologiques. Mieux encore, « la justice doit nécessairement s'adapter à ces nouvelles technologies et apporter des solutions appropriées aux contentieux de plus en plus complexes qui apparaissent dans notre pays ». Pour Daniel Mekobe Sone, l’activité criminelle qui se développe autour de l’activité numérique met à mal l’état de droit. « Notre pays ne doit pas être pris en otage par des cybercriminels. Ils doivent être traqués et jugés par nos tribunaux, pour que force revienne à la loi ». Et de rappeler que la justice a les moyens de lutter efficacement contre les dérapages inacceptables dans notre société, du fait de la mauvaise utilisation des réseaux sociaux. Une lutte qui doit se faire en deux phases : la prévention et la répression. Ceci en s’appuyant sur les d...

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