Réduction du train de vie de l’Etat : des poches de résistance

En ouvrant le Conseil de cabinet le 27 avril dernier, le Premier ministre, chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute, a, au début de son propos liminaire, rappelé aux membres de son équipe, certaines directives du président de la République en rapport avec la réduction du train de vie de l’Etat. « Je voudrais répercuter les récentes directives de Monsieur le président de la République prescrivant la réduction des dépenses de l’Etat, et particulièrement des missions à l’étranger des membres du gouvernement et des agents publics », a alors déclaré le Premier ministre, chef du gouvernement. Joseph Dion Ngute a alors invité les membres du gouvernement à mettre en exergue, dans leurs demandes, l’opportunité des missions envisagées ainsi que leur intérêt pour le Cameroun. Autre facteur à prendre en compte, la taille des délégations. Celles-ci « devraient être réduites au strict minimum nécessaire », a-t-il martelé. Il faut rappeler que cette interpellation n’est pas nouvelle. On se rappelle que le 20 juin 1987, face aux députés à l’Assemblée nationale, alors que la crise économique commençait à faire ressentir durement ses premiers effets sur le Cameroun, le président de la République avait tiré la sonnette d’alarme en invitant le gouvernement à revoir certains aspects de ses dépenses courantes. Le chef de l’Etat est revenu quelques fois par la suite sur ce problème. En clôturant cet aspect de son propos introductif, Joseph Dion Ngute a assuré que la coordination gouvernementale va désormais veiller à une mise en œuvre méticuleuse des instructions présidentielles. CT parcourt quelques points parmi ceux régulièrement pointés du doigt.


Les missions à l’étranger 
C’est le point sur lequel a insisté le Premier ministre, chef du gouvernement le 27 avril dernier. Au-delà des effectifs pléthoriques des différentes délégations, l’on peut encore s’interroger sur ce que gagne effectivement le Cameroun de ces multiples délégations qui sont parfois déployées à grand frais au-delà des frontières nationales. Dans son rappel de la semaine dernière, Joseph Dion Ngute a révélé que les manquements observés ne concernent pas uniquement les membres du gouvernement, mais la plupart des structures administratives et publiques appelées à se déployer dans ce cadre. Il faut aussi mentionner ici, les entreprises du portefeuille de l’Etat, les collectivités territoriales décentralisées. Toutes ces missions sont-elles toujours nécessaires dans un environnement où le développement des technologies de l’information et de la communication permet des échanges à des milliers de kilomètres. Cela a du reste été largement démontré au plus fort de la pandémie à coronavirus, lorsque les déplacements étaient devenus presqu’inexistants.

L’achat de matériel roulant 
La publication des avis d’appel d’offres pour l’achat des véhicules pour le compte des différentes administrations publiques dans les pages spécialisées du quotidien Cameroon Tribune a peut-être pris fin, mais est-ce pour autant que le problème de la qualité de cette dépense ne se pose plus ? Certainement pas ! Le problème ici n’est pas uniquement celui de l’achat de ces véhicules, des gabarits de ceux-ci, mais aussi de l’utilisation qu’en font les bénéficiaires. A quoi servent en effet ces rutilants 4/4 dans nos villes, lorsque les services déconcentrés de l’Etat, situés pour certains dans des zones enclavées, éprouvent des difficultés à se mouvoir sur le terrain. Ce sont ces même véhicules administratifs que l’on utilise parfois tous les jours de la semaine, et même pour des tâches qui n’ont rien à voir avec l’administration. L’image, sur les réseaux sociaux, de cette petite berline, avec sa plaque « CA », et transportant un énorme cubitainer d’environ 5 000 litres sur son toit avait peut être fait rire plus d’une personne, mais elle posait le problème que l’on fait de ces biens publics. Dans la circulaire signée le 20 juin 2019 sur la préparation du budget de l’exercice 2020, le président de la République avait prescrit une réduction des crédits destinés à l’acquisition de nouveaux véhicules et la rationalisation de leur affectation.
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