Aéroports : attention, espace de sécurité !

On le sait, un aéroport est établi au sein d’une vaste étendue de terrain qu’on appelle domaine aéroportuaire.

Mais comme le disent les spécialistes, cette vaste étendue ne sera jamais occupée dans son ensemble, « car un aéroport a besoin d’espaces complètement vides pour sa sécurité et son développement », expliquait encore il y a quelques jours dans ces mêmes colonnes, Paule Assoumou Koki, Directeur général de l’Autorité civile aéronautique du Cameroun (CCAA).

Sauf que, certains Camerounais, dans leur soif de s’établir, de gagner de l’argent, ont cru que c’était des espaces abandonnés et ont décidé de s’y installer, ou d’y réaliser des aménagements de toutes sortes. On voit ainsi des immeubles d’habitation, parfois de grande taille, des usines et autres infrastructures pour activités commerciales, pousser au fil des ans.  « Pendant très longtemps, les populations les respectaient. Mais depuis une quinzaine d’années, on assiste à un incivisme et une irresponsabilité de plusieurs de nos compatriotes, que nous dénonçons vivement », a martelé le DG. Déplorant le fait que ces personnes jouent au chat et à la souris avec les autorités, conscientes de ce qu’il leur est quasiment impossible de surveiller tous les recoins d’un domaine aéroportuaire au quotidien, en raison de sa très grande étendue. Et surtout, ces occupants s’amusent à violer la loi, puisque, construisant dans un domaine protégé, ils n’ont ni titre foncier, ni permis de bâtir, sinon de faux documents, comme l’a souligné un autre expert dans le domaine.
Pourtant, il y a de gros dangers à vivre ainsi à proximité d’un aéroport. Entre les risques d’accidents pouvant entraîner d’importants dégâts matériels et dans des cas extrêmes morts d’hommes, les impacts à la longue sur la santé de ces riverains, la dégradation de l’image du pays, on n’est vraiment pas à l’abri. Surtout que ces riverains indésirables restent sourds aux sensibilisations, avertissements et autres sommations de la CCAA. Au point où, pour mettre les pouvoirs devant le fait accompli, ou plutôt pour les défier, ces chers voisins des domaines aéroportuaires (Douala surtout), mettent le paquet pour faire pousser les immeubles à la vitesse grand V. C’est ainsi que dans la capitale économique, une très grande partie du domaine aéroportuaire a été envahie par des constructions privées telles que des hôtels et autres résidences, des commerces divers. Selon les responsables de l’Autorité aéronotique, l’ancienne piste d’envol ne peut plus être exploitée parce qu’il y a des bâtiments très proches, à la limite de la clôture de sécurité.
Pourtant, le législateur, dans son souci de protéger les domaines aéroportuaires, a mis des garde-fous.  En effet, des textes réglementant ces espaces existent depuis des décennies, avec des indications claires sur ce qu’il faut éviter de faire pour ne pas nuire aux activités de l’aviation civile aux abords des aéroports. Il s’agit par exemple de la loi de 1993 portant Régime de l’aviation civile, qui dispose, en son article 88, qu’« il est interdit d'encombrer une piste, une bande, une voie de circulation, une aire ou les dégagements attena...

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