Liberté d’expression : la dérive du libertinage

Prétextant leur droit de tout dire, certains acteurs polluent l’espace public par des injures et des propos haineux mettant à mal la cohésion sociale et portant atteinte à l’honorabilité d’autrui.

Aux yeux des autres pays du continent, les Camerounais ont la réputation d’être plutôt dégourdis, du point de vue de la prise de parole. Ils disent ce qu’ils pensent de manière tout à fait naturelle, peu importe l’endroit où ils se trouvent. Cette aisance à s’exprimer en public ou en privé sans crainte se voit au quotidien dans les lieux de sociabilisation. On parle de tout et de tout le monde. Même si la maîtrise du sujet, objet des échanges, n’est pas toujours la chose la mieux partagée. C’est pareil dans les médias classiques, où les grilles de programmation sont parsemées d’émissions de débats où s’affrontent des personnes ne partageant pas la même vision de la gestion de la chose publique. Les réseaux sociaux sont également l’un des espaces où la liberté d’expression se déploie avec aisance. La raison à ceci est simple : la liberté d’expression est garantie par la Constitution, notamment dès son préambule. Mais c’est aussi cette même loi fondamentale qui en fixe les limites. On peut ainsi lire que « nul ne peut être inquiété en raison de ses origines, de ses opinions ou croyances en matière religieuse, philosophique ou politique sous réserve du respect de l’ordre public et des bonnes mœurs ». 
Par ailleurs, « la liberté de communication, la liberté d’expression, la liberté de presse, la liberté de réunion, la liberté d’association, la liberté syndicale et le droit de grève sont garanties dans les conditions fixées par la loi ». La liberté d’expression est par ailleurs assurée par la loi du 19 décembre 1990. Elle abroge l’ordonnance du 12 mars 1962 qui réprimait tout ce qui était considéré comme subversif. Tout comme la liberté de presse, garantie par la loi du 19 décembre 1990 portant liberté de communication sociale. En clair, on n’est libre que dans les limites de la loi. C’est ce que rappelle le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, dans la mise au point qu’il signée le 8 février dernier. René Emmanuel Sadi déplore l’usage dévoyé que certains font de la liberté d’expression dans le pays.
« Cette option (…) ne saurait être comprise comme le droit laissé à tous et à chacun de verser dans la démesure et les excès de toute nature, notamment dans l’invective, l’injure, la diffamation, la médisance, l’indécence, le manque de respect à autrui ainsi que d’autres attaques personnelles, l’incitation à la sédition, et même l’hostilité contre la patrie », rappelle-t-il. Ce sont malheureusement ces dérapages qui s’observent régulièrement dans l’espace public. On s&rsqu...

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