Discipline du parti: frein à la démocratie ?

De plus en plus de membres de formations politiques tendent à se mettre en travers de la ligne édictée par les structures dirigeantes. D’où le débat sur ce principe.

Le 11 septembre 2014, une décision du président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) inflige des sanctions à des militants du parti suite aux travaux de la Commission de discipline ad hoc du Comité central mise sur pied pour connaître de certains dérapages survenus à l’issue du double scrutin législatif et municipal du 30 septembre 2013. Au rang des sanctions infligées, il y a l’exclusion définitive de huit militants du parti. Un fait inédit dans l’histoire de cette formation politique. La faute de ces militants : avoir ignoré certaines dispositions des textes de base du parti et qui figurent sur la carte d’adhésion qu’était sensé avoir chacun d’entre eux au moment des faits : « Je m’engage à appliquer les décisions et actes pris par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais et à respecter la ligne politique du parti » et être allé à l’encontre des décisions arrêtées par les instances dirigeantes. Ces cas « d’indiscipline » ne sont pourtant pas nouveaux dans cette formation où l’on a régulièrement vu des militants traîner le parti devant les plus hautes instances judiciaires du pays. Plus près de nous, il y a eu l’affaire de l’élection du maire de la Commune d’arrondissement de Yaoundé VI. Face à la liste de candidats investis par la hiérarchie du parti, une large majorité des conseillers municipaux oppose son refus. Une attitude qui sera d’ailleurs confirmée lors de l’élection organisée par le préfet du département du Mfoundi.

Pourtant l’indiscipline des militants ou les sanctions qui leur sont infligées ne sont pas l’apanage du seul RDPC dans l’environnement politique camerounais. L’on se souvient encore de l’usage régulier des dispositions de l’article 8 alinéa 2, le fameux « 8.2 » qui a expurgé le Social Democratic Front (SDF) certains de ses militants, dont des pères fondateurs qui n’étaient plus en odeur de sainteté avec la hiérarchie du parti. Le 16 octobre 2013, Ngoupayou Mama, ancien maire de l’Union démocratique du Came...

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