Théâtre: les remords d’un passeur

La pièce « Arrêt sur image » du Togolais Gustave Akakpo offre le monologue bouleversant d’un homme impliqué dans la traversée clandestine des migrants.

Dans l’« industrie » des voyages clandestins, le passeur tient une place aux premières loges.  Son appât du gain et son attitude sans scrupules lui valent d’être dépeint comme cruel. Il fait passer les rêves d’évasion vers l’eldorado. Aux frontières, il sert de pont entre déception et vie meilleure. Un homme hanté par ses propres démons et par toutes les personnes qu’il a aidées à traverser, est au cœur de « Arrêt sur image » du dramaturge togolais Gustave Akakpo, de la compagnie d’Acétés (France). La pièce présentée à l’Institut français de Yaoundé le 16 juin dernier raconte l’immigration clandestine, par un monologue saisissant et anonyme. Dans cette voix, claquent gravité, regrets, culpabilité d’un homme prisonnier de l’illégalité flagrante à laquelle il voue son existence. Au fil des minutes, la cause de son mal-être se fait plus claire. S’étale alors le récit d’une relation désastreuse entre le passeur et son père. Il lui a ôté la vie. Et si le déclic était cette envie de prouver sa valeur à ce géniteur indifférent ? « Si j’ai passé des heures à prier pour avoir un garçon, ce n’est pas pour que tu joues à la poupée. » Reproche essuyé parmi tant d’autres par le personnage central.
Dans la peau de cet être tiraillé, le comédien ivoirien Kader Lassina Touré. Il transmet avec entrain la réalité vécue de l’autre côté par ces personnes qui ont tout quitté. A ses côtés sur les planches, Pierre-Jean Rigac, cr...

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