Roger Nkodo Dang: «l’intégration est notre première préoccupation»

Président du Parlement panafricain (PAP).

Monsieur le président, qu’est-ce qui justifie l’organisation d’une conférence continentale sur la problématique de l’intégration en Afrique par le PAP dont on peut penser qu’il a d’autres préoccupations en ce moment ?

La première préoccupation du Parlement panafricain, c’est l’intégration du continent africain. Le Parlement panafricain a été mis en place en 2004 et avait dès lors reçu un mandat consultatif pour une période de cinq ans. Cette échéance est arrivée à son terme. On a procédé à la révision du Protocole. Celle-ci ne s’est attardée que sur un seul article, le 8.1-a et dans une moindre mesure, l’article 8.1 de l’article 8.2. Ces articles concernaient justement le mode par lequel le PAP allait légiférer. Mais toutes les dispositions de l’Acte constitutif nous donnent les pleins pouvoirs conformément à l’article 17 de nous attaquer à tous les problèmes politiques, économiques, sociaux et culturels du continent africain. C’est pour cette raison que nous pensons que les chantiers sont multiples et il faut que nous les attaquions, notamment l’épineux problème de l’intégration du continent africain qui revient à tout moment comme un impératif pour les pays africains. 

Pourquoi le choix du Cameroun pour abriter ces travaux ?

Le Cameroun est un havre de paix, un pays qui a toujours fait montre d’une volonté d’intégration de toutes les communautés africaines. Ajouté à cela, le fait que le président du Cameroun, S.E. Paul Biya est un panafricaniste reconnu qui a présidé aux destinées de l’organisation panafricaine en 1996. De nombreux fils du Cameroun ont occupé, ou occupent actuellement des positions de premier plan au sein de l’OUA puis de l’UA. Nous avons également une abondante production de l’intelligentsia camerounaise sur l’organisation panafricaine.

Comment pensez-vous que l’action des parlementaires a des chances de porter là où celle des chefs d’Etat éprouve des difficultés ?

Les chefs d’Etat représentent les Etats. Les parlementaires représentent les peuples. Il est avant tout question de faire connaître notre institution aux peuples africains. Une fois que les peuples vont s’approprier cette institution, leur action va pouvoir booster l’intégration du continent. Aujourd’hui, si l’on fait une enquête d’opinion auprès des Camerounais sur leur connaissance du Parlement panafricain, les résultats seront catastrophiques. Notre premier rôle est donc de faire connaître le PAP à tous les peuples du continent afin de pouvoir parler en leur nom. Nous parlons au nom des peuples, même si l’intégration de l’Afrique concerne d’abord les Etats. C’est pourquoi il y a eu l’Organisation de l’unité africaine, puis l’Union africaine. Et qui dit « union » dit adhésion de tous les peuples. Il ne saurait donc avoir de comparaison entre l’action des chefs d’Etat et celle qui doit se faire au niveau du Parlement panafricain.

Qu’est-ce qu’il faut concrètement attendre des travaux qui s’ouvrent le 22 août prochain ?
Il faut d’abord placer le décor. L’organisation panafricaine a signé à ce jour près de 55 instruments juridiques d’intégration. Il est question de savoir si ces instruments ont été ratifiés par les Etats-parties. Si ce n’est pas le cas, notre rôle consis...

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