Opérations de maintien de la paix: quand les financements diminuent...

Poussée par le gouvernement américain, qui est le principal bailleur de fonds, l’ONU a été contrainte de réduire de 600 millions de dollars, le budget des Casques bleus à partir du 1er juillet dernier. Cette réduction représente 7, 2 % du budget précédent. Selon des diplomates onusiens, «les économies qui seront réalisées ont été soigneusement calibrées ». D’ailleurs dans les couloirs de l’ONU, on considère que les coupes ont pris en compte «les récentes évolutions positives du maintien de la paix ainsi que les évolutions sur le terrain ». Toujours est-il que certains observateurs ont rapidement relevé que la réduction de budget dont il est question, est contraire au voeu initial du secrétaire général, Antonio Guterres lui-même. En effet, le patron de l’ONU, voulait augmenter de près de 10 %, les fonds destinés aux opérations de maintien de la paix. Mais l’intransigeance de Washington qui finance 28,5 % du budget des opérations de maintien de la paix (7,87 milliards de dollars) et 22% du budget de fonctionnement de l'ONU (5,4 milliards de dollars), a fini par l’emporter. Avec la nouvelle donne budgétaire, les observateurs s’interrogent aujourd’hui sur l’efficacité de certaines missions de Casques bleus, notamment en Afrique, où l’ONU est présente dans plusieurs pays. Concrètement, les missions onusiennes les plus touchées sont celles de la région du Darfour, au Soudan et de la République démocratique du Congo (RDC). Elles représentent du reste les opérations les plus coûteuses (plus d'un milliard de dollars chacune). Malgré les 17 000 soldats de la mission de l'ONU et de l'Union africaine au Darfour (Minuad), la situation sécuritaire n’y a guère évolué de façon positive et pérenne. Avec la réduction des effectifs prévue d’ici juin 2018 (44% pour les Casques bleus et 30 % pour la police), l’on s’interroge sur la situation sur le terrain. Mais l’ONU a déjà laissé entendre que les coupes sont conditionnées par l’investissement du gouvernement soudanais pour garantir la sécurité des populations. La situation en RDC est également préoccupante. Le mandat de cette mission qui a été renouvelé en avril 2017 prévoyait une réduction des effectifs et un budget allégé. Mais l’instabilité politique et l’insécurité persistantes dans le pays interpellent. Avec moins de moyens, la Monusco pourrait-elle véritablement remplir sa mission ? La perspective d’hypothétiques élections générales dans le pays cette ...

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