Accidents de la circulation: le gouvernement au front

Le propos liminaire du ministre de la Communication lors de la conférence de presse donnée jeudi dernier à Yaoundé.

« Mesdames, Messieurs les Journalistes,
Chers Invités,
Mesdames, Messieurs,
Depuis quelques semaines, voire depuis plusieurs mois, nos axes routiers sont le théâtre de graves accidents de la circulation, ayant coûté la vie à des centaines d’usagers et entrainé d’importants dommages corporels et matériels.
Déjà fort préoccupante, la recrudescence de ces accidents a depuis quelques temps, atteint la côte d’alerte.
Face à une telle situation lourde de conséquences sur la vie économique et sociale de la nation, le Gouvernement ne pouvait rester impassible.
Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement qui en outre assure les fonctions de Président du Conseil National de la Route, m’a donc formellement instruit de vous convier à la rencontre de ce jour, pour que nous puissions échanger sur une évaluation sans complaisance de ce lourd tribut, que payent nombre de nos concitoyens et bien d’autres personnes encore, à divers niveaux de conséquences et de préjudices subis.
Il s’agira dans ce cadre, d’édifier l’opinion publique nationale sur le caractère devenu plus préoccupant que jamais de ce problème, et surtout, de présenter les mesures prises par le Gouvernement pour y remédier de manière à la fois durable et radicale.
Mais je voudrais tout d’abord saluer ici les experts dépêchés par les administrations techniques à mes côtés pour les besoins de la présente communication.
Il s’agit des collaborateurs de haut rang désignés à cet effet par leurs hiérarchies respectives à savoir, le Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, le Ministre des Transports, le Ministre des Travaux Publics, le Secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la Gendarmerie, le Délégué Général à la Sûreté Nationale.
Mesdames, Messieurs les Experts, soyez les bienvenus ici au Ministère de la Communication.

Mesdames, Messieurs les Journalistes, 
Si l’on remonte à l’année 2010 où l’on avait enregistré un pic de décès des suites d’accidents de circulation routière s’élevant alors à plus de 1200 morts, l’on pouvait jusqu’en 2014 conclure à une tendance baissière de ces statistiques, puisqu’au terme de cette année, le bilan s’élevait à 1102 morts.
En termes d’accidents de circulation routière, alors que nous étions à environ 3088 cas pour toute l’année 2014, l’on dénombre déjà pour les huit premiers mois de l’année 2017, c’est-à-dire jusqu’à la fin du mois d’août de l’année courante, 4190 accidents dont 179 mortels, 784 corporels et 3227 matériels.
Dans ce décompte, le mois d’août 2017 aura été particulièrement mortel, selon les informations à notre disposition, avec un total de 626 accidents toutes catégories confondues, dont 34 mortels, 79 corporels et 513 matériels.
Toujours au chapitre de ces tristes records, c’est le mois d’août 2017 qui s’est encore le plus illustré, avec 98 morts des suites d’accidents de circulation sur les axes routiers nationaux.
 Les causes de la recrudescence de ce fléau sont multiples, au regard des constats effectués et des conclusions des enquêtes ouvertes à la suite des différents drames intervenus sur nos routes.
Les administrations techniquement compétentes en la matière les répartissent entre les causes humaines, les causes matérielles, les causes infrastructurelles et les causes environnementales.
Parmi les causes humaines, on note la responsabilité des conducteurs  due aux excès de vitesse, à de mauvais dépassements, aux surcharges de passagers et/ou de marchandise, à la conduite en état d’ébriété, aux mauvais stationnements, au défaut de pré-signalisation de véhicules en détresse, à l’utilisation du téléphone et au déficit de compétences au volant, au chevauchement des lignes continues, pour ne citer que ces causes-là.  Nous citerons également la responsabilité des patrons d’agences de voyages qui s’illustrent par le faible traitement salarial et l’absence de protection sociale des conducteurs, le défaut de planning de rotation de ces mêmes conducteurs, et pour certains, le caractère clandestin de leurs activités.
Quant aux causes matérielles, elles sont directement liées à l’état technique des véhicules majoritairement caractérisé par l’usure des pneus, la défaillance des systèmes de freinage, la complaisance coupable des agents chargés d’assurer la visite technique des véhicules.
Pour ce qui est des causes infrastructurelles, elles concernent d’une manière générale le mauvais état des routes avec la fréquence des nids de poules, les défaillances de visibilité dues à l’envahissement des accotements par la broussaille et donc, le défaut de cantonnage des abords de chaussées, la rareté voire le manque d’aires de repos, l’absence de matériels de dégagement de véhicules en panne ou abandonnés sur les abords des chaussées, la mauvaise signalisation routière, la disposition de dos d’ânes intempestifs.
Pour ce qui est des causes environnementales, on retiendra la pluviosité et les temps brumeux qui réduisent la visibilité des conducteurs de manière substantielle.
En termes de pourcentage des différentes causes ainsi relevées et tout au moins pour la période particulièrement mortelle du mois d’août 2017, les enquêtes révèlent que 70% des accidents sont dus à des causes humaines, 20% à des causes infrastructurelles et 10% à des causes techniques.
Quel qu’en soit le cas, la situation revêt un réel caractère de gravité.
Le Gouvernement a donc entrepris de mettre en place des mesures appropriées, pour un retour à plus de sérénité sur nos routes.
Il s’agit tout d’abord, en amont du phénomène observé, d’assainir le circuit d’obtention et de délivrance du permis de conduire et de renforcer la formation des candidats à l’examen du permis de conduire.
Cette réforme qui est entrée en vigueur depuis le 1er septembre 2017, comprend une douzaine de points comprenant pour l’essentiel, l’informatisation des fichiers des auto-écoles, le suivi de la formation des apprenants dans les auto-écoles, la sécurisation et l’informatisation du circuit d’examen en vue de l’obtention du permis de conduire, la production d’un permis de conduire sécurisé, l’introduction d’un formulaire règlementaire d’établissement du permis de conduire garanti par le Système de Sécurisation des Documents de Transport en abrégé SSDT, ou encore l’institution d’un nouvel outil de renforcement du contrôle du permis de conduire.
Il y a par ailleurs la multiplication des contrôles permanents et inopinés dans les points d’embarquement et de débarquement des passagers dans les points de ramassage, avec la collaboration du Ministère des Transports, celles des municipalités ainsi que celle des syndicats professionnels des transports routiers, la multiplication avec le concours des Forces de Police et de Gendarmerie, des contrôles sur les principaux axes routiers à l’effet de constater et de réprimer les cas de violation de la règlementation sur le transport routier, les cas de surcharges, les cas d’excès de vitesse ainsi que les défaillances techniques des véhicules, la multiplication des descentes d’inspection dans les centres de visites techniques, la surveillance rapprochée des tronçons accidentogènes, le respect de la règlementation stricte des heures autorisées pour la circulation des gros porteurs et des itinéraires ouverts à ladite circulation, la limitation des voyages nocturnes, l’enlèvement systématique des véhicules en détresse, mal stationnés ou en stationnement prolongé, ainsi que celui des carcasses encombrant les abords de chaussées, la construction et l’aménagement des aires de repos.
A tout ceci, il faut ajouter la généralisation des tests d’alcoolémie, l’intensification du contrôle de la régularité des plaques d’immatriculation, des visites techniques des véhicules et du permis de conduire des chauffeurs, le contrôle régulier des barrages de contrôle mixtes Police-Gendarmerie, les descentes inopinées dans les gares routières et autres lieux d’embarquement des passagers.
Au chapitre de la répression, une réflexion a été engagée pour une pénalisation plus poussée de certaines infractions relevant du code de la route et des règles générales de conduite sur la voie publique, avec en toile de fond l’institution de nouvelles peines privatives de liberté en cas de commission de telles infractions ou de violation des règles de conduite sus-évoquées.
Il est par ailleurs envisagé à très court terme, d’imposer une limitation vitesse plafonnée à 100 kilomètres par he...

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