Je suis mécanicienne

Les femmes s’imposent de plus en plus par leur savoir-faire et leur méticulosité dans les métiers de l’automobile

 

C’est une station-service, située entre le carrefour carrière et le lieu-dit Jean Vespa à Yaoundé. Ouverte il y a un peu plus de deux ans, elle a commencé ses activités au ralenti. Le temps pour la clientèle de s’y habituer, et pouvoir, pourquoi pas, au final, faire confiance à ses différentes offres de service. Entre les pompistes et les services techniques –vidange, entretien automobile, gardiennage, laverie-, les palettes d’offres étaient grandes. Mais là où les responsables ont eu du nez, c’est d’avoir embauché la jeune Armelle Kengne, mécanicienne automobile.
Après être passée par la piste, elle rejoint, quelques mois après son recrutement, la fosse, pour la maintenance des véhicules. Dans ce quartier populaire où les taxis et autres véhicules personnels sont légion, l’occasion lui est ainsi offerte de montrer de quoi elle est capable. Forte de son Cap obtenu dans un lycée technique de la place, elle va enfiler son bleu de chauffe et tremper les mains dans le cambouis. Pas évident pour une femme. Et qui plus est, jeune et belle. Les débuts ne vont pas être un long fleuve tranquille. Il lui faudra d’abord apprendre à faire avec une clientèle de tous bords : exigeantes, pressées, indélicates, misogynes… qui ne voient pas toujours d’un bon œil une femme « tripoter » leur moteur. Mais Armelle K. va s’imposer, au fil des jours et du temps, par sa manière de faire et servir. Le sourire et la patience de rigueur, elle « charme », au propre comme au figuré la clientèle et, « domestique » les moteurs de certains qui ne jurent plus que par elle. La vidange, le rééquilibrage positif, le radiateur, le bloc moteur…elle en fait son affaire. « J’ai très vite compris que la seule manière pour moi de m’imposer, c’est de bien faire mon travail, sans me mettre en concurrence avec qui que ce soit et respecter la clientèle. Les débuts n’ont pas été faciles, mais passés ces premiers moments qui ont d’ailleurs leur importance pour la suite, faire et bien faire mon travail reste ma principale préoccupation ». Son programme de travail lui donne aussi l’opportunité de s’occuper de sa petite famille. Entre maison et station, elle trouve la bonne vitesse. Dynamique, volontariste à la limite, la hiérarchie et la clientèle apprécient ce petit bout d’énergie, qui illumine et fait la fierté de tous. Comme beaucoup d’autres, à différents postes dans les stations-service et garages automobiles du pays.

 

Armelle Kengne: «Il n’y a pas de métier réservé»

Mécanicienne

 

Comment vous êtes-vous retrouvée dans la mécanique automobile ?


Au sortir de mes études primaires, j’ai opté pour l’enseignement technique et j’ai jeté mon dévolu sur la mécanique automobile. Encouragée par mon père, j’ai pu obtenir un Cap en mécanique automobile dans un lycée de la place. Ne pouvant continuer mes études, j’ai après un bon bout de temps de chômage, déposé mon dossier dans une station-service. J’y...

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