Pr. Manassé Aboya Endong: « Le processus démocratique au Cameroun se corrige et se bonifie »
Professeur titulaire des universités (université de Douala)
Professeur, quel regard portez-vous sur le système démocratique camerounais ?
Beaucoup a été dit sur le système démocratique camerounais. Il existe d’ailleurs à ce sujet une abondante, voire une interminable littérature qui se renouvelle de façon cyclique. Ce qui montre que le processus de démocratisation camerounais fascine et intéresse à plus d’un titre. Certes, il peut nécessairement y avoir des emprunts ; un certain mimétisme pourrait même servir à instaurer une culture véritablement démocratique. Toutefois, parce que le Cameroun a sa propre histoire et une trajectoire politique sui generis, il faut se départir de l’idée de modèle pour « inventer » notre propre modèle de démocratie. De façon globale, c’est ce qui a été fait jusqu’ici. On sait depuis Samuel Huntington que « la troisième vague de démocratisation » a contribué à construire des trajectoires différentes les unes des autres. On en a conclu qu’il ne saurait exister un modèle uniforme ou unilinéaire de démocratisation. C’est dans ce registre qu’on peut inscrire le processus de démocratisation camerounais. Sous ce rapport, on peut donc être fondé à penser que le processus de démocratisation au Cameroun s’amende, se corrige, se bonifie méthodiquement. C’est un chantier qui fait intervenir plusieurs acteurs parmi lesquels, le peuple souverain, les pouvoirs publics, le gouvernement, les partis politiques, la société civile, le parlement, etc.
Il y a certainement des choses qui peuvent être améliorées. Quelles sont-elles à votre avis ?
La démocratie est une quête permanente. Même dans les Etats où celle-ci est établie depuis des siècles, les valeurs démocratiques restent perfectibles, a fortiori dans le contexte camerounais. Pour bonifier le système démocratique camerounais, il faut un travail de socialisation à la culture démocratique. Il subsiste encore dans l’esprit de certains Camerounais des germes d’intolérance. La socialisation à la culture démocratique s’impose donc afin de consolider les acquis. Dans une société cosmopolite et multiculturelle comme la société camerounaise, la socialisation à la culture démocratique est un gage de stabilité politique et une condition sine qua non pour la cohabitation pacifique entre les identité...
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