Construction en zones marécageuses: et quand survient l’inondation…

De nombreux habitants ont régulièrement les pieds dans l’eau à Yaoundé comme ailleurs, à cause de cette pratique décriée.

Chaque année, en cette période de saison pluvieuse, certains quartiers de Yaoundé sont confrontés à de fortes inondations. Celles-ci occasionnent d’importants dégâts et parfois des pertes en vies humaines. Pas plus tard que le 11 septembre dernier, la forte averse qui s’est abattue sur la cité capitale a causé la mort d’un élève de 19 ans en classe de terminale au quartier Nkolmesseng. Borel Nonky Kenne souhaitait retrouver le domicile familial, après de longues heures de travail passées dans un cybercafé de la place. Il sera heurté à un obstacle : le pont de fortune servant pour la traversée a été emporté par le torrent. A la place, un tronc d’arbre sera ajusté pour permettre aux riverains de rejoindre l’autre bord. A la suite de ses voisins, l’élève n’aura pas de chance.
Au quartier Melen, au lieu-dit « Nouveau marché » cette fois, plusieurs familles étaient sans toit le lendemain de l’orage. « C’est aux environs de 18h que les eaux ont commencé à s’infiltrer dans la maison, accompagnées des déchets de tout genre. Et au fur et à mesure qu’il pleuvait, l’eau rentrait, augmentait de volume et arrivait jusqu’au tronc. Ma famille et moi avons fui lorsque les eaux ont complètement inondé la maison. Nous avons réussi à nous réfugier plus haut chez un cousin », raconte une sinistrée.
Certains quartiers  marécageux à l’instar de Mvog-Betsi, Elig-Effa, Anguissa ou encore Essos n’étaient pas en marge de ce désastre. A en croire les riverains, ces  inondations sont pour la plupart déclenchées par l’incivisme des habitants. En dépit des avertissements lancés par les autorités, relatifs à l’interdiction des constructions sur des sols « impropres à l’habitation », de nombreuses maisons poussent comme des champignons chaque jour dans les zones marécageuses. « Ce qui entraîne le rétrécissement et l’encombrement du lit du Mfoundi. Notamment lors de grands orages au cours desquels, l’eau se fraye un chemin en engloutissant les espaces. De plus, les déchets bloquent les canaux d’évacuation des eaux », explique un urbaniste.

 

Yap Mariatou: « Il faut construire dans les zones sécurisées »

Directeur de la Protection civile au MINATD.

Qu’est-ce qui selon-vous explique que malgré les mises en garde, certains Camerounais continuent de construire dans les zones marécageuses ?
Dès que vous commencez à sensibiliser ou à poser des actes de répréhension, les gens se soulèvent en disant « Nous on se débrouille ». Ce qui peut créer un risque de crise sociale. Et c’est sur ce prétexte de débrouillardise que les gens construisent n’importe où. Malheureusement, ils sortent des zones de campagnes où il y a plus d’espace pour venir s’installer en ville dans des conditions précaires. Des conditions qui génèrent beaucoup de risques de catastrophes, car n’y a pas que les inondations. Il y a des risques d’épidémies, de maladies hydriques entre autres. Il faut que chacun sache que, en jetant des ordures dans la rue, il contribue à créer des situations d’inondations, des catastrophes liées aux inondations avec des pertes en biens et le plus regrettable, des pertes en vies humaines. Mais  le MINATD ne...

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