
Au primaire comme au secondaire, l’enseignement depuis 2009 commence à s’enraciner.
10h30min au lycée général Leclerc de Yaoundé, une sonnerie marque la fin de la première pause. Les élèves accourent dans leurs salles de classe pour le prochain cours. En 5e 3, c’est le cours de langues nationales qui va débuter. A peine l’enseignante entre dans la salle de classe que les élèves crient en chœur « Mbembekiri ». C’est bonjour en ewondo. Sur une carte soigneusement représentée au tableau, Marie E. souhaite répertorier toutes les langues maternelles de ses élèves. « C’est le devoir que madame nous a donné la semaine dernière. Il fallait qu’on rentre à la maison demander à nos parents d’identifier nos langues maternelles et nous dire comment on dit bonjour », confie Judith Sama, élève. Comme elle, beaucoup d’élèves ont pris à cœur cet exercice. Carte du Cameroun dressée dans les cahiers, circonscriptions administratives découpées, crayons et gomme sur la table, c’est avec beaucoup d’intérêt qu’ils prennent part à ce cours. « L’objectif de cette leçon est de donner la capacité aux enfants de s’exprimer en leurs langues. Un autre objectif, est celui de favoriser le brassage de celles-ci, afin d’éviter le phénomène de langues en danger ou au pire, mortes », explique l’enseignante.
Le gouvernement a institué depuis 2009, l’enseignement des langues maternelles dans les établissements primaires et secondaires. Les personnes habilitées à les enseigner ne sont pas choisies au hasard. Elles suivent une formation, question de renforcer leurs aptitudes. « L’enseignant qui a eu l’occasion d’apprendre les langues maternelles a aussi une forte capacité de transfert de connaissances quand il s’agit des autres langues. Ceci est également visible au niveau des enfants. Celui qui a bien appris sa langue maternelle est très bon dans les autres langues », confie Isaac Victor Houloug, directeur de l’alphabétisation au ministère de l’Education de base. A l’école primaire du Centre administratif par exemple, les langues maternelles sont enseignées aux élèves à partir du cours préparatoire. Tout petit déjà, l’élève apprend l’alphabet en langue vernaculaire. Au lycée, le programme prévoit l’enseignement des préliminaires de toutes les langues de la 6e en 4e et en classe de 3e, c’est uniquement l’ewondo qui est enseigné.
Christiane Marie Engongodo: « Il fallait valoriser nos langues »
Animatrice pédagogique de langues et cultures nationales.
Quelle évaluation faites-vous de l’enseignement des langues maternelles sur le territoire camerounais ?
Le cours sur les langues maternelles est dispensé au Cameroun depuis 2009. Nous avons commencé par les établissements pilotes de la région du Centre et, à ce jour, on peut faire une évaluation très positive de cet enseignement. Dans un premier temps, nous nous sommes davantage axés sur la sensibilisation. Il était question de faire accepter aux élèves et aux parents que les langues nationales font partie de leur identité, qu’elles sont nécessaires et ne doivent pas être relayées au second plan. En marge de cette sensibilisation, des manuels scolaires ont été édités pour faciliter l’apprentissage.
Quelles raisons ont motivé l’introduction des langues maternelles au programme ?
Le déclic a é...
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