Crise anglophone: pas d’huile sur le feu!

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Un peu plus d’une semaine après la journée agitée du 1er octobre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le gouvernement et divers acteurs nationaux et internationaux s’attèlent actuellement à la recherche de solutions durables afin de prévenir la violence et d’entretenir la paix dans ces régions. Dans leur ensemble, les Camerounais déplorent les pertes en vies humaines enregistrées au cours de ces troubles qui menaçaient la stabilité des institutions et l’intégrité territoriale du Cameroun. Point n’est plus besoin d’en rajouter à la polémique.  Il est plutôt question de panser les plaies de ces déchirures, de prêcher l’apaisement et de s’inscrire dans la voie du dialogue.
Le dialogue « franc et inclusif », prescrit à l’unisson pour juguler cette crise, doit procéder d’une capacité d’écoute. Quels que soient sa forme, son contenu et ses animateurs, le dialogue appelé à dissiper les malentendus et les incompréhensions devrait se départir des aspérités telles que la surenchère dans les revendications, le chantage, le déni de réalité. Ce processus, loin d’être une simple incantation, est fait pour permettre aux uns et aux autres de s’écouter et d’adopter des solutions consensuelles.
Il doit emprunter à nos mécanismes et expériences endogènes de gestion et de résolution des crises. Dans ce domaine, le Cameroun a comme source d’inspiration son vécu historique pour résoudre cette crise. Mais en attendant que soient définis les contours de ce dialogue, il y a lieu d’inviter les uns et les autres à proscrire les discours va-t-en guerre susceptibles de jeter de l’huile sur le feu et de raviver les rancœurs.  L’on note pour le déplorer que certains messages enregistrés ces derniers temps ne sont pas de nature à créer un environnement favorable à la décrispation.  L’on ne peut en même temps appeler au dialogue et souffler sur les braises.  Si nous condamnons unanimement l’usage de la violence d’où qu’elle vienne, est-il raisonnable et responsable, à partir de certaines voies de fait, d’insinuer qu’un génocide se prépare ou se pratique au Cameroun ?
Dans ce processus de construction d’un cadre favorable à la paix et au dialogue, la responsabilité des hommes de médias est centrale. Ils doivent aider à construire un climat de confiance et de sérénité en évitant de tenir ou de relayer des propos incitant à la haine, à la violence et à la division.  Cette sensibilisation doit également être l’affaire des personnes-ressources appelées à animer certaines émissions de débats sur les chaînes de télévision et de radio....

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