Langues et traditions africaines: moteurs d’émergence

Un colloque international, activité majeure du 40e anniversaire du CERDOTOLA, se déroule en ce moment à Yaoundé

 

Emergence, renaissance. Deux mots au centre des travaux de dizaines d’experts de renommée mondiale réunis à Yaoundé. Le quarantenaire du Centre international de recherches et de documentation sur les traditions et les langues africaines (CERDOTOLA) leur donne l’opportunité d’aborder un sujet souvent éludé dans les discussions autour du développement. L’Afrique pourrait apporter une contribution certaine à l’essor économique et surtout culturel mondial, si seulement on lui laissait l’occasion de le démontrer. Il serait donc difficile, considérant cet apport de l’Afrique au développement, d’ignorer ses langues, ses traditions. Le Pr. Lupwishi Mbuyamba, de la RDC, directeur de l’Observatoire de politique culturelle en Afrique (OCPA) dans son intervention, a souligné d’ailleurs que « les traditions s’intègrent dans la renaissance culturelle, et peuvent servir à opérer une révolution tranquille. Il est important de préserver cette identité, la faire connaître. »
Le thème du colloque international, une des phases majeures des célébrations de ce 40e anniversaire, dévoile la position des chercheurs rassemblés depuis lundi dernier au palais des Congrès, autour du Pr. Charles Binam Bikoï, secrétaire exécutif du CERDOTOLA. « Les institutions culturelles et scientifiques africaines dans les enjeux de l’émergence et de la renaissance ». Ainsi résumé, le but général de cette rencontre est d’explorer le rôle fondamental de ces institutions africaines, mais aussi les nombreuses difficultés auxquelles elles font face. S’exprimant mardi dernier, le Pr. Jean Tabi Manga, éminent universitaire camerounais, a suggéré de renouveler les savoirs, de renforcer les préoccupations de recherches et de se concentrer sur des œuvres plus actuelles. S’interroger également sur l’apport de la recherche africaine à l’évolution de l’humanité. Ces questions et bien d’autres meubleront les cinq journées de réflexion. Ce vendredi, jour de clôture du colloque international, des résolutions et recommandations sont attendues. 

 

 Pr. Charles Binam Bikoï: « Les langues africaines, conditions de développement »

Secrétaire exécutif du CERDOTOLA

 

Le Cerdotola célèbre ses 40 ans d’existence. Cet événement est-il une célébration de la survie pour cette institution qui a traversé de nombreuses épreuves ?


C’est une célébration tout court. On commémore le jour où le CERDOTOLA est venu à la vie. Ensuite, on regarde le chemin parcouru et on observe si le temps a permis de faire mûrir les choses. Je crois que la commémoration de la naissance du CERDOTOLA et de son établissement au Cameroun, est une chose qui s’inscrit dans l’ordre naturel. Une institution est une personne morale. Surtout quand on sait que de nombreuses institutions sont nées en même temps que la nôtre, mais n’ont pas la possibilité de dire leur existence aujourd’hui. Ainsi, à 40 ans, il faut faire le point, rassembler ses forces, mesurer les énergies qui nous restent pour propulser un nouveau départ. Ce colloque est à la fois une célébration au sens du souvenir et une reprogrammation pour une projection nouvelle. Raison pour laquelle nous ne nous attardons pas beaucoup sur les aspects purement festifs. C’est un moment de haute réflexion à la fois intellectuelle et scientifique sur la culture, le devenir des institutions africaines au service de l’humanité d’Afrique.


Vous avez invité d’autres pays africains à rejoindre le CERDOTOLA. Un plan a-t-il déjà été établi à cet effet ?


Le plan est établi en soi. A partir du moment où la clause qui fait du CERDOTOLA une organisation sous-régionale en Afrique centrale est levée, alors l’institution s’étend à présent au-delà du continent. Ce, partout où des ...

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