Une concertation sans exclusive

Avec le temps, les principales préoccupations à l’origine de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ont donné l’impression de se diluer dans une déplorable cacophonie où  il devenait de plus en plus difficile de décrypter le sens et la portée de certains paroles et gestes, dans un contexte où la montée du radicalisme commande plus de franchise dans les échanges entre personnes civilisés. Pour sortir d’une situation de quasi-blocage, il devenait urgent d’ouvrir des passerelles pour dialoguer. Mais avec qui, se sont interrogés quelques esprits sceptiques, non dénués d’arrière-pensées. En principe, le dialogue met en présence des interlocuteurs ne  partageant pas forcément les mêmes points de vue. C’est justement pour entendre d’autres sons de cloche que le chef de l’Etat a dépêché sur le terrain des missions composées de tous ceux dont les avis comptent dans la situation qui prévaut dans les régions anglophones depuis environ un an.

   Conçue depuis les hautes sphères de la République, la politique de la main tendue mise en œuvre depuis quelques jours se veut multidirectionnelle et sans exclusive. Le plus facile aurait été de s’asseoir au siège des institutions nationales et de convoquer quelques porteurs de revendications plus ou moins fondées, pour enregistrer des doléances sans lendemain. Plus pragmatique et réaliste, la démarche actuelle qui consiste à aller sur le terrain toucher du doigt et vivre en direct les réalités locales a été privilégiée. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que des émissaires du pouvoir central vont à la rencontre des forces vives du pays profond. La différence cette fois-ci tient au caractère assez diversifié, pour ne pas dire cosmopolite, des différentes délégations déployées ici et là et surtout à la nouvelle approche impulsée au dialogue. Il ne s’agit plus d’aller débiter des professions de foi à un auditoire plus ou moins attentif, mais de faire pratiquement du porte à porte, en allant au contact physique des citoyens, des représentants des divers corps de métier et des acteurs de la société civile pour les écouter et échanger au besoin sur les grandes préoccupations de l’heure.

Pour que la concertation en cours ait plus de chances de succès, il aura fallu ratisser large pour faire participer tous les segments de la société à l’effort de dialogue, dont la crédibilité repose en grande partie sur la représentativité des interlocuteurs. On comprend dès lors pourquoi les chefs de délégations et leurs suites ont ...

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