Une juste reconnaissance

L’escale du Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, vendredi dernier à Yaoundé de retour d’une visite capitale en République centrafricaine appelle quelques clés de lecture pour une meilleure compréhension de ce qui est sans conteste un événement majeur dans la diplomatie internationale du moment.

1 L’escale camerounaise du patron de l’ONU qui a pris de court de nombreux observateurs, pour brève qu’elle aura été, n’en traduit pas moins son importance, son relief dans un contexte sous-régional marqué par une insécurité préoccupante. On sait, en effet, que la nébuleuse terroriste Boko Haram se livre depuis quelques années à une chevauchée macabre ponctuée d’exactions inhumaines tant au Cameroun qu’au Tchad, au Nigeria et au Niger, pour ne citer que les pays autour du Lac Tchad. Avec un cortège indicible de victimes et de souffrances. Une situation désastreuse qu’Antonio Guterres a eu en son temps à toucher du doigt dans ses précédentes fonctions de haut commissaire des Nations unies pour les refugiés (HCR). Depuis lors, la situation est demeurée globalement fragile. Ce qui appelle une vigilance de tous les instants. Le président Paul Biya et son hôte en ont certainement parlé dans la perspective du renforcement du soutien aux pays qui combattent Boko Haram.

2. A cette première situation conflictuelle, s’ajoute, à la frontière Est, une interminable instabilité en RCA voisine. Voici des années déjà que les communautés, à l’aune des querelles politiques et des velléités hégémoniques, se vouent mutuellement aux gémonies. Avec à la clé des atrocités innommables, exacerbées par des ingérences et convoitises extérieures plus ou moins affichées. Sur ce dossier, l’engagement du Cameroun a permis jusqu’ici d’éviter le pire. Yaoundé ne pouvait être que félicité et consulté dans l’optique d’un règlement durable de cet autre conflit.

3. Terre d’hospitalité par excellence, notre pays tient une place et un rôle de choix dans cet environnement tumultueux et instable. En témoignent les centaines de milliers de refugiés et de déplacés que compte à ce jour le triangle national. Notamment dans les régions de l’Extrême- Nord et de l’Est. Avec une incidence des plus fâcheuses sur la croissance du Cameroun, en dépit des efforts palpables de modernisation de l’économie nationale. C’est un fait que l’effort de guerre pour préserver l’intégrité territoriale de notre pays et porter assistance aux voisins en détresse se traduit par une saignée de précieuses ressources qui auraient dû servir prioritairement à l’amélioration du quotidien des populations.

4. Dès lors, il devient d’une impérieuse nécessité d’oeuvrer avec le précieux concours de nos partenaires internationaux, l’ONU en tête, à une consolidation ...

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