CEMAC: les signes d’un nouveau départ

 Le Sommet extraordinaire de N’Djamena marque un nouveau cap dans la vie de l’institution sous-régionale.

 

«La conférence a pris acte de la décision d’ouverture intégrale de leurs frontières, prise par les Etats membres en application de l’acte additionnel N°01/13/CEMAC/70 du 25 juin 2013 portant suppression des visas pour tous les ressortissants de la CEMAC circulant dans l’espace communautaire… » On a compris l’immense joie suscitée par cette partie du communiqué final sanctionnant les travaux de la Conférence extraordinaire des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale qui se tenait à l’auditorium de l’hôtel Radisson Blu de N’Djamena le 31 octobre 2017. Jusqu’ici réputée pour être celle qui connaissait le moins d’avancée en la matière sur le continent, l’Afrique centrale, et particulièrement ses populations, ont apprécié cette avancée. Si des pays comme le Cameroun n’ont pas eu besoin d’un acte particulier, la libre circulation étant effective ici depuis belle lurette, la décision prise quelques jours avant les assises de la capitale tchadienne par les présidents Ali Bongo Ondimba du Gabon et Teodoro Obiang Nguema Mbasogo de Guinée équatoriale de se conformer à l’acte additionnel sus-évoqué, comme ils s’y étaient engagés lors de la 13e conférence ordinaire des chefs d’Etat de la CEMAC tenue à Djibloho en Guinée équatoriale en février dernier, était attendue. C’est donc désormais chose faite en matière d’intégration des populations de la sous-région. Une mesure qui devrait, de l’avis de tous, favoriser le brassage des populations et surtout les échanges commerciaux au sein de l’espace communautaire.
Les chefs d’Etat et de gouvernement réunis dans la capitale tchadienne sont conscients des enjeux de cette mesure. Et même des risques qui existent en la matière.
On comprend dès lors la décision qu’ils ont prise d’autoriser la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC) à prélever, sur les ressources du Fonds de développement de la communauté (FODEC), la somme de 1,7 milliard de F pour le paiement du reliquat dû à INTERPOL au titre de la sécurisation des frontières de la CEMAC. C’est dans le même registre qu’il faut souligner l’instruction donnée par le président Paul Biya et ses pairs à la Commission de la CEMAC pour qu’elle prenne toutes les mesures nécessaires en vue de créer des pistes sécurisées aux frontières, afin de réserver le bénéfice exclusif de cette mesure aux ressortissants des pays membres. De même que les pays qui n’ont pas encore produit leur passeport CEMAC ont été appelés à le faire dans les meilleurs délais.
Difficile toutefois d’ignorer le contexte dans lequel s’est tenue la rencontre de N’Djamena. Les pays de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale font en effet face aux effets de la grave crise due à la baisse drastique des coûts de certaines matières premières à l’instar du pétrole, qui a jusqu’ici été la principale ressource d’exportation de la plupart d’entre eux. C’est dans ce sens qu’ils ont à l’unanimité salu&ea...

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