Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale: enfin, une éclaircie salutaire !

Le mois d’Octobre 2017 devrait être marqué d’une pierre blanche dans l’Histoire quelque peu mouvementée de l’Intégration des pays de notre Sous-Région. En effet, après bien des péripéties, Octobre aura connu l’ouverture complète des frontières en application de l’Acte Additionnel N° 1/13/ de la CEMAC du 25 Juin 2013, portant suppression des visas pour tous les ressortissants circulant dans l’espace communautaire. Enfin, dira-t-on ! Mais, il n’est jamais trop tard pour bien faire. C’est donc une avancée significative qui devrait parachever l’Intégration Régionale, renforcer la cohésion de la Zone et « booster » ses économies  au moment où, précisément, la CEMAC traverse l’une des crises économiques les plus graves de son Histoire.
En marge de cette décision d’ouverture des frontières tant rêvée, souhaitée et attendue, les Chefs d’Etat de la CEMAC, réunis en Session Extraordinaire le 31 Octobre 2017 à Ndjamena, ont adopté d’importantes mesures, notamment au plan du Marché Financier de la Zone CEMAC. En effet, le Communiqué Final de cette Session précise, entre autres, ce qui suit :
« Examinant la question du rapprochement des Bourses des Valeurs Régionale et Nationale, la Conférence a décidé de fixer le siège du Régulateur du Marché Financier Régional à Libreville et celui de la Bourse des Valeurs Régionale à Douala. Elle a désigné la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) comme dépositaire central ».
Les informations concordantes confirment que le Chef de l’Etat Camerounais, le Président Paul BIYA aurait pesé de tout son poids pour que le marché financier régional prenne enfin son envol. Nous devons nous en féliciter. C’est donc une nouvelle ère qui s’ouvre à la CEMAC, pour peu que l’Acte Additionnel, (i.e les modalités d’application) intervienne rapidement et que tout le dispositif soit opérationnel dans les meilleurs délais, loin des égoïsmes partisans et allergiques à toute avancée communautaire significative.
La nomination de M. Nagoum YAMASSOUM en qualité de Président de la Commission de Surveillance du Marché Financier de l’Afrique Centrale « COSUMAF », nous conduit à conclure que le Régulateur du marché financier régional reste bien la COSUMAF. Dès lors, la Commission des Marchés Financiers du Cameroun « CMF » est appelée à entendre, à brève échéance, sonner le glas de son existence, à moins que la COSUMAF ne décide d’en faire son antenne avancée. Mais, il ne saurait y avoir deux régulateurs sur un même marché financier. Du reste, le Cameroun, prudent, a toujours entretenu de bonnes relations avec la COSUMAF. Il y a toujours payé ses cotisations et plusieurs de ses ressortissants y occupent des postes importants. Dès lors, tout porte à penser que,  sauf décision contraire, les nouveaux dossiers sollicitant le Marché Financier d’Afrique Centrale devront être adressés à la COSUMAF à Libreville pour obtention de « Visa ».
Restera posé le problème des intermédiaires financiers que sont les Prestataires de Service d’Investissement « PSI » (pour DSX) et les Sociétés de Bourse « SDB » (pour la BVMAC). Quelle sera leur appellation à la Bourse Régionale ? C’est à cette dernière qu’il reviendra de déterminer une appellation commune et unique pour tous les intervenants devant opérer sur son Marché. S’agissant précisément de ces intervenants déjà agrées à DSX et à la BVMAC, il y a de fortes chances pour que la COSUMAF reconduise, « de facto », leur agrément sur le Marché Régional. Par la suite, elle pourra toujours se réserver le droit de définir, le cas échéant, de nouvelles conditions d’obtention d’agrément pour les nouveaux postulants.
Par ailleurs, la ville de Douala abritera le siège de la Bourse des Valeurs Régionale, donc le site de cotation. De ce fait, il faudra prévoir dans les autres pays de la CEMAC, y compris au Gabon, des Antennes Nationales de Bourse auprès desquelles les intermédiaires financiers agrées de chaque pays viendront :
- saisir et transmettre au site de cotation de Douala des ordres de bourse, par liaison satellitaire ;
- consulter et éditer les informations du Marché ;
- obtenir et donner toutes informations utiles au Marché.  
Mais, pour fonctionner, la Bourse des Valeurs Régionale de Douala, nouvelle structure, aura besoin de l’agrément de la COSUMAF, organe faîtier responsable du Marché Financier Régional,  à moins que la COSUMAF ne décide de transférer d’office l’agrément de la BVMAC, à la structure qui sera mont&eacu...

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