Mi-novembre, la chaîne de télévision américaine CNN a jeté un pavé dans la mare en dévoilant au monde une activité de vente de migrants noirs sur des marchés aux esclaves en Libye. Cette révélation qui n’en était pas véritablement une en réalité, a suscité un vent d’indignation mondiale.
La presse venait simplement de relayer (enfin !) ce que des ONG savaient et dénonçaient depuis longtemps. Cette sinistre affaire vient de provoquer (on l’espère) un réveil des consciences qui avaient tendance à s’endormir.
Africains, descendants d’Africains et Antillais, se sont sentis profondément blessés par cette actualité qui ravive des douleurs issues des profondeurs de l’Histoire. Notre Histoire ! Mais la pratique ignoble à laquelle se sont livrés impunément des brigands en Libye a été unanimement condamnée.
Mais force est de constater qu’en Libye depuis des années, des êtres humains sont séquestrés, battus, rançonnés, violés, vendus comme du bétail et réduits en esclavage. Au début du 21e siècle cela semble à peine imaginable.
Parce que des Noirs africains se sont jetés sur les routes de l’exil à cause de la guerre, la misère ou l’oppression politique, certains en ont profité pour satisfaire leur cupidité et d’autres pour exprimer leurs instincts racistes, voire leur irrespect pour l’Humanité.
Mais aujourd’hui, l’avalanche de réactions qu’ont suscitées les images de CNN est une interpellation.
Les décideurs politiques notamment d’Afrique et d’ailleurs sont incidemment sur la sellette pour n’avoir pas pris la mesure de ce véritable drame. La société civile, les intellectuels, les médias africains en ont également pris pour leur grade, pour avoir détourné leurs regards ou pour n’avoir pas suffisamment ouvert les yeux… et la bouche sur un phénomène qui dure depuis plusieurs années.
Toujours est-il que face au choc, les réactions d’indignation enregistrées sont rassurantes. Elles offrent peut-être l’occasion de crever définitivement l’abcès. Le Niger a ainsi demandé que la question migratoire soit débattue lors du sommet Union européenne-Union africaine qui se tiendra les 29 et 30 novembre prochains en Côte d'Ivoire.
Les diasporas africaines d'Europe exigent de leur côté des dirigeants africains une meilleure protection de leurs ressortissants. Davantage, elles militent pour que ces dirigeants fassent mieux que de négocier des enveloppes d'aide au développement.
Dans ce panorama, l’Europe et ses dirigeants sont particulièrement visés. En effet, pour se prémunir des flots incessants de migrants africains, l’Europe a offert en 2015 à La Valette à Chypre, une enveloppe de 4 milliards d’euros d'aide au développement pour limiter l'immigration. Mais la situatio...
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