« d’enfant de la rue à employeur, un long parcours »

  Séverin Emmanuel , promoteur d’un institut de beauté à Yaoundé.

Votre parcours est assez atypique. Ancien enfant de la rue, vous possédez aujourd’hui un institut de beauté. Comment en êtes-vous arrivé là ?

A l’âge de 12 ans, l’extrême pauvreté à laquelle faisait face ma mère m’a poussé à abandonner l’école. J’avais alors décidé de quitter la maison et de tout remettre entre les mains du Seigneur, sans savoir où j’allais. Je suis parti pour diminuer le fardeau de ma mère. Je lui ai laissé le soin de s’occuper de mes sœurs. C’est ainsi que je me retrouve dans la rue. Pour subvenir à mes besoins, je lavais les voitures et le soir, je dormais dans les vieilles voitures. Pendant les trois années passées dans la rue, je me suis fait des contacts avec les aînés qui me prodiguaient beaucoup de conseils et me recommandaient d’être honnête ou encore de travailler dur.

Comment s’est passée la transition ?

J’ai toujours rêvé grand. Je me rends donc à Limbé pour voir mon père. De là, j’obtiens mon Certificat d’études primaires (CEP). Mon papa étant constamment absent, je demande à  retourner sur Yaoundé. A l’âge de 17 ans, je pense à faire quelque chose sur le long terme. Je me lance alors dans toutes sortes de petits boulots. Après trois ans, j’ai formé un groupe pour accompagner des responsables d’événements dans leurs activités. Ce milieu était trop tumultueux pour mon jeune âge. J’ai alors fait la rencontre d’un homme qui pouvait me former en coiffure et je me suis formé pendant trois ans. Dans son salon, j’ai noué des liens d’amitié avec des personnalités et  des stars. Après la formation,&n...