Actes terroristes dans le Sud-Ouest: l’autorité de l’Etat restaurée

Constat du Mindef, Joseph Beti Assomo, qui vient de boucler trois jours de visite au poste de commandement de l’opération Emergence 2.

«Aussi loin que mes souvenirs peuvent remonter, c’est l’un des meilleurs réveillons de la Saint Sylvestre que je passe à Mamfe ». Dixit Chief Tabe Tando. Celui qui est par ailleurs président du groupe parlementaire Rdpc au Sénat s’exprimait ainsi dimanche 31 décembre dernier, peu avant minuit, à la sortie de la concertation avec Joseph Beti Assomo, ministre délégué à la présidence chargé de la Défense (Mindef).

Une réunion de plus d’une heure à laquelle le sénateur venait de prendre part, à la tête d’une délégation d’une dizaine d’autres chefs traditionnels du département de la Manyu. Cette unité administrative de la région du Sud- Ouest où plusieurs attaques meurtrières contre des éléments des forces de défense et de sécurité sont perpétrées depuis trois mois.

Des groupes armés se revendiquant d’une organisation sécessionniste ont notamment assassiné une dizaine de militaires, gendarmes et policiers dans diverses localités de la Manyu. Entre autres, le jeune soldat de deuxième classe Emmanuel Yaya, égorgé le 10 novembre 2017 à Akwem (près de Mamfe), les inspecteurs de police principaux Ngwa Kevin et Nkewelle Derrick Halle tués, à Otu (arrondissement d’Eyumojock) dans la nuit du 29 au 30 novembre 2017, et les quatre militaires assassinés deux jours précédents dans les encablures de Mamfe. Des actes terroristes qui vont amener le chef des armées à réagir.

Le 30 novembre 2017, revenant du sommet Union africaine-Union européenne d’Abidjan (Côte-d’Ivoire), le président de la République, Paul Biya, fera une déclaration qui va constituer le tournant décisif sur ce nouveau théâtre d’opérations. En effet, si depuis les manifestations nonautorisées et violentes du 22 septembre 2017 et du 1er octobre 2017, l’orientation donnée à l’armée était « sécuriser pas militariser », le chef des armées exigera expressément de « mettre hors d’état de nuire ces criminels ». L’instruction présidentielle va se traduire sur le terrain en ordre « de traquer, appréhender et neutraliser » sans relâche, ces groupes criminels.

Tactiquement, l’armée s’est alors ajustée. Pour mener à bien toutes ces opérations, le général Donatien Melingui Nouma a installé le poste de commandement avancé de la 21e Brigade d’infanterie motorisée (BRIM) qu’il commande à Besong Abang (Mamfe), dans les locaux de la 220e compagnie antichars. Le Bataillon d’intervention rapide (BIR), une troupe d’élite de l’armée camerounaise, a activé trois détachements à Dadi, Bachuo et Eyumojock. Dépêché dans la Manyu pour apprécier le travail fait, les résultats obtenus et booster le moral de ces troupes, Joseph Beti Assomo a choisi de passer trois jours sur place et surtout le dernier jour de l’année 2017.

Le Mindef est arrivé dans la ville en mi-journée à...

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