« La carte universitaire a été substantiellement densifiée »

 Pr Jacques Fame Ndongo, Ministre de l’Enseignement supérieur.

Monsieur le ministre de l’Enseignement supérieur, comment les dernières dotations budgétaires publiques ont-elles influencé la construction de nouvelles infrastructures ou amélioré l’offre d’enseignement ?

Les nouvelles infrastructures dans les universités d’Etat (amphithéâtres, salles de cours, ateliers, laboratoires, salles multimédia, etc.) sont construites, avec trois sources de revenus : les budgets d’investissement public affectés par l’Etat à chaque université publique, le Programme d’appui à la composante technologique et professionnelle de l’enseignement supérieur (PRO-ACTP), le programme issu des fonds PPTE (programme AGIR = Activités génératrices des initiatives rentables). Ce dernier a permis de rénover fondamentalement l’Ecole nationale supérieure polytechnique de l’université de Yaoundé 1. Dans une moindre mesure, ces infrastructures sont aussi construites à partir des fonds issus de la coopération bilatérale ou multilatérale. Exemple : le prêt concessionnel accordé par la République populaire de Chine à la République du Cameroun pour la fabrication de 500 000 ordinateurs en Chine et la construction de neuf centres de développement du numérique universitaire (à raison d’un par université d’Etat et un à l’université inter-Etats Cameroun – Congo, campus de Sangmélima) et d’un Centre national d’interconnexion universitaire à Yaoundé.

Après l’Ecole normale supérieure de Bertoua et la Faculté de médecine, à Garoua, comment se présente la carte universitaire au Cameroun et vers quoi tend-on ?

La carte universitaire a été substantiellement densifiée par le chef de l’Etat. Lorsqu’il accède à la magistrature suprême le 6 novembre 1982, le Cameroun ne dispose que d’une seule université d’Etat. Aujourd’hui, sept régions sur dix ont, chacune, au moins une université d’Etat : Adamaoua depuis 1993, Centre (qui en a deux) depuis 1993, Extrême-Nord depuis 2008, Littoral depuis 1993, Nord-Ouest depuis 2010, Ouest depuis 1993, Sud-Ouest depuis 1993. Chacune de ces sept universités est dotée de quatre établissements classiques (faculté des arts, lettres et sciences humaines ; faculté des sciences économiques et de gestion ; faculté des sciences juridiques et politiques ; faculté des sciences). Toutes ont aussi, au moins, cinq grandes écoles ; certaines en ont dix voire douze.
Les trois régions qui n’ont pas encore une université d’Etat sont désormais dotées (2017 – 2018), chacune, d’au moins un établissement public d’enseignement supérieur (Est, Nord, Sud) et des annexes de faculté (faculté des sciences juridiques et politiques à Bertoua, Garoua, Ebolowa ; faculté des sciences de l’éducation à Garoua ; filière eau, bois, environnement à Ebolowa). D’autre part, une université inter-Etats Cameroun – Congo a été construite, côté camerounais, à Sangmélima. Elle démarre bientôt. Il existe, désormais, trois écoles nationales supérieures polytechniques au Cameroun (une à l’université de Yaoundé 1, une à l’université de Maroua, une à l’université de Bamenda). D’autres écoles d’ingénieurs fonctionnent à Douala (faculté de génie industriel), à Buéa (Faculty of Engeneering and Technology), à Dschang (faculté d’agriculture et des sciences agronomiques), à Ngaoundéré (Ecole nationale supérieure de géologie et d’exploitation minière, Ecole nationale supérieure de chimie et d’industrie minéralogique, Ecole nationale supérieure des sciences agro-industrielles, etc), à Maroua (faculté des mines et d’industries pétrolières), etc.
S’agissant des sciences de la santé, en 1982, il y avait au Cameroun, un seul établissement d’enseignement supérieur (CUSS en 1969). Désormais, il y en a neuf : Yaoundé 1 (faculté de médecine et des sciences biomédicales), Douala (faculté de médecine et des sciences pharmaceutiques), Buea (Faculty of Health Sciences), Bamenda (Faculty of Health Sciences), Dschang (faculté de médecine et des sciences pharmaceutiques), Garoua (faculté de médecine et des sciences biomédicales), Bangangté (institut privé des sciences de la santé), Kumbo (institut privé des sciences de la santé), Nkolondom – Yaoundé (Institut privé de technologie médicale). Le Cameroun a aussi, depuis 1993 (fonctionnelle depuis 2006) une école nationale supérieure des sciences et de médecine vétérinaire (à l’université de Ngaoundéré) et une école nationale supérieure d’agriculture et de médecine vétérinaire à l’université de Buéa (créée en 1993 et fonctionnelle depuis 2006). L’on peut aussi relever l’existence de deux instituts des beaux-arts (université de Douala et université de Dschang) et de cinq instituts universitaires de technologie (Bamenda, Buéa, Douala, Dschang, Ngaoundéré).
Quant à l’enseignement normal, il existe, désormais, quatre écoles normales supérieures (Yaoundé depuis 1961 ; Maroua, depuis 2008 ; Bamenda depuis 2010 ; Bertoua depuis 2017) et quatre écoles normales supérie...

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