« La lutte contre le cancer c’est l’affaire de tous»

Professeur Paul Ndom, Secrétaire permanent du comité national de lutte contre le cancer.

Quel et l’état de la lutte contre le cancer  à ce jour au Cameroun ?

La lutte contre le cancer au Cameroun connait plusieurs volets. Et le premier volet c’est l’information, l’éducation et la communication. Cette phase rentre dans la prévention, parce que la prévention est capitale. Elle revient moins chère par rapport au traitement. La prévention par l’éducation est aussi indispensable parce que 80% des cancers arrivent trop tard à l’hôpital. Donc, il faut aller donner un message d’espoir à ces malades qui sont retirés dans les villages, qui n’entendent pas souvent parler du cancer, et qui ont une autre incompréhension du mot cancer. Nous voulons les sensibiliser, leur dire que c’est une maladie curable, mais à condition qu’on arrive tôt à l’hôpital. Cette prévention à également un volet dépistage. C’est à ce niveau qu’on diagnostique les lésions précancéreuses, et si on arrive à les soigner, on arrive à prévenir certains cancers, d’où la réduction de la morbidité par cancer. Dans la prévention, il y a aussi la vaccination. Car, des vaccins protègent vraiment contre le cancer.
Le deuxième volet c’est le diagnostic. Le diagnostic du cancer demande beaucoup de choses, des équipements des radiologies, la rééducation, les équipements d’échographies, de biologie. Et tous ces éléments là nous font défaut par endroit ou alors sont souvent de qualité un peu limitée. Le diagnostic est aussi clinique. Plusieurs médecins hésitent pour évoquer le diagnostic du cancer et c’est ça qui retarde l’arrivée de certains malades à l’hôpital. En dehors du diagnostic, il  y a le traitement proprement dit. Il ruine les malades. Ils n’ont pas d’argent et le traitement coûte très cher. Et les appareils sont même en panne depuis bientôt 6 ans pour l’hôpital général de Yaoundé et bientôt 6 à 8 mois pour celui de Douala. Voilà les problèmes qu’on a pour le traitement. A l’hôpital général de Yaoundé, je reçois de malades qui viennent du Nord, du Nord-ouest, du Sud etc. Cette mobilité des personnes a un coût. Voilà un autre volet qui mérite des efforts,  malgré les subventions des antimitotiques que le ministère de la santé donne. Mais très souvent nous sommes en rupture de stocks. Nous n’arrivons pas à satisfaire même les malades qui sont en chimiothérapie.

Vous venez de séjourner en Turquie pour visiter une structure spécialisée dans la prise en charge du cancer, quelles impressions en tirez-vous en tant que praticien africain où on pense encore que le cancer est incurable ?

Nos collègues de la Turquie notamment ceux de la formation médicale Acibadem, nous ont invités à visiter leur structure de prise en charge du cancer. Nous étions une bonne poignée de camerounais, médecins et spécialistes. Nous sommes rentrés avec une bonne impression de ce que nous avons vu, surtout sur leurs capacités de prise en charge, leur plateau technique qui part de la biologie à l’imagerie en passant par des scanners, des IRM et m&...

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