Madagascar: controverses électorales à répétition

 La crise politique  qui secoue la Grande île, depuis un mois environ, est amplifiée par la perspective de la présidentielle de novembre 2018.

L’opposition a accusé le président de la République, Hery Rajaonarimampianina, d’avoir manqué à son obligation de moyens dans l’installation de la Haute cour constitutionnelle (HCC) .Ce manquement a semblé suffisamment grave pour que les députés de l’opposition initient des manifestations bruyantes à la Place du 13 mai et saisissent la haute juridiction pour obtenir la démission du chef de l’Etat .

Comme si cela ne suffisait pas, les manifestions du 21 avril se sont soldées par deux décès. Lesquels ont été mis sur le compte des forces de l’ordre. Bien qu’acculé, le chef de l’Etat est cependant demeuré serein. Il a indiqué que les enquêtes menées à la suite des manifestations du 21 avril n’avaient pas mis en cause les forces de sécurité. Il a également observé que démissionner serait trahir la confiance des populations qui ont élu à la magistrature suprême.

 Toujours est-il que la haute juridiction qui avait saisie par l’opposition a publié son verdict vendredi dernier. Dans une décision en 14 points , la Haute cour constitutionnelle relève que le président de la République a bien manqué à son obligation de moyens dans l’installation de la haute cour de justice qui était le motif principal de la requête des députés .

Néanmoins , elle ne destitue pas le chef de l’Etat . La haute juridiction ordonne plutôt la nomination d’un premier ministre de consensus dans un délai de 7 jours et la constitution d’un nouveau gouvernement. Elle précise que le président de la république devra démissionner dans un délai de 60 jours avant la date du premier tour du scrutin s’il est candidat à sa propre réélection. Elle laisse 10 jours aux protagonistes de la crise politique pour trouver un accord. Faute de quoi, son verdict serait applicable.

Aussi curieux que cela puisse paraître, la sentence de la haute juridiction est identique à la proposition de sortie de crise des émissaires de la communauté internationale. Elle remet les principaux acteurs politiques à savoir: le président de la République, Hery Rajaonarimampianina, et les anciens chefs d’Etat, Andry Rajoelina, et Marc Ravalomanana devant leurs responsabilités.

Même s’ils ne s’apprécient pas beaucoup, ils ont désormais l’obligation de trouver un consensus pour ramener la paix dans la Grande île et baliser le chemin de la présidentielle prévue en novembre 2018 selon la Constitution. On sait qu’après avoir été investi président de la République, l’expert-comptable Hery Rajaonarimampianina avait pris ses distances vis-à-vis de l’ancien parti au pouvoir et d’Andry Rajaoelina dont il fut le ministre des Finances.

On sait, par ailleurs, que les deux principaux protagonistes  de la précédente grave crise politique malgache, les anciens présidents Andry Rajoelina et Marc Ravalomana, n’avaient pas digéré d’avoir été écartés de la course à la magistrature suprême par la Communauté de développement des Etats d’Afrique australe (SADC).

Pour dénouer la crise issue de la chute de Marc Ravalomanana et la prise du pouvoir par Andry Rajoelina avec le soutien de l’armée, la SADC avait dû prendre la mesure draconienne de les y éloigner. Marc Ravalomana dut requérir, de son parti, l’investiture de son épouse,

Lalo Ravalomanana. Les carottes étaient pourtant déjà cuites pour le camp de l’ancien président et la voie ouverte pour Hery Rajaonarimampianina qui n’eut pas beaucoup de difficultés pour se faire élire en l&...

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