Me Francis Djonko: « Le port de l’uniforme jette l’opprobre sur le détenu»

Avocat, membre de la Commission des droits de l’Homme du Barreau.

« Le détenu, à l’exception de la restriction à sa liberté d’aller et de venir, conserve tous les droits puisés dans sa qualité de citoyen, qu’il n’a pas perdue du fait de sa condamnation ou de sa détention. Bien plus, la prison qui continue de faire partie du territoire de la République reste soumise à l’Etat de droit et donc au droit commun.

Les instruments internationaux des droits de l’Homme, parmi lesquels la déclaration universelle des droits de l’Homme et du citoyen, soulignent la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables.

Lesquels constituent le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans toute société. Les personnes détenues ou emprisonnées conservent de ce fait tous leurs droits, sauf ceux dont la perte est une conséquence directe de la privation des libertés. Cette exigence s’applique depuis le jour de l’admission en prison jusqu’à celui de la libération.

Au-delà du fait qu’il contribue à jeter l’opprobre sur le détenu, le port de la tenue peut avoir un effet criminogène sur le citoyen, en l’installant dans un cycle de délinquance, et déteindre incidemment sur sa capacité de resocialisation.

L'uniforme du détenu ou du condamné opère alors un transfert sur sa personne de sa faute de manière ostentatoire, en le présentant de manière irréversible aux yeux de public comme u...

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