Opérations anti-terroristes dans l’arrondissement de Santa: les clarifications du gouvernement

L’intégralité du propos liminaire du ministre de la Communication lors de son point de presse d’hier à Yaoundé.

« Mesdames, Messieurs les Journalistes,
Je vous souhaite une chaleureuse bienvenue à cette rencontre à laquelle je vous ai conviés, pour faire le point sur la situation sécuritaire dans les Régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, en particulier en ce qui concerne les événements qui se sont déroulés dans la nuit du 24 au 25 mai 2018 dans le ressort territorial de l’Arrondissement de Santa, Département de la Mezam, Région du Nord-ouest.
Mais je voudrais avant toute chose saluer la présence ici du Colonel Didier BADJECK, Chef de Division de la Communication au MINDEF, que je ne vous présente plus, habitué de nos rencontres avec la presse chaque fois que cela s’avère nécessaire. 

Mesdames, Messieurs les Journalistes,
Les investigations menées par les autorités administratives territorialement compétentes ont fait état de l’existence dans les localités de PINYIN, BUCHI et MENKA, de bandes armées, qui projetaient depuis plusieurs mois, de semer la terreur et la désolation au sein de la population, avec en ligne de mire le sabotage de la célébration de la 46e édition de la fête de l’Unité nationale, le 20 mai 2018.
En réalité, ces groupes d’individus s’étaient installés dans les lieux que je viens d’indiquer depuis près de deux mois, ourdissant en secret leurs différents plans d’attaque.
Tirant en effet profit de la suspension de la Brigade de Gendarmerie d’Ashong près de Batibo, les assaillants ont utilisé de nouveaux couloirs de contournement des dispositifs de nos Forces de défense et de sécurité, pour installer des cantonnements à part entière.
Véritables bases opérationnelles, ces cantonnements leur permettaient de rayonner sur plusieurs kilomètres en réseaux dynamiques, se livrant ainsi à leurs activités de terreur, d’extorsion de la population, de trafics de drogue, d’enrôlement forcé de jeunes gens et de viols répétés sur des jeunes filles dans différentes localités.
Les terroristes avaient dans un premier temps réussi à gagner la confiance des populations en leur promettant monts et merveilles si elles s’alliaient à leur cause.

Il faut relever que les actions particulières de ces hordes criminelles ont abouti à l’assassinat à Bawok de l’Adjudant-chef ALIME Jean, commandant de la Brigade de recherche de Bali, et d’un de ses éléments; à l’assassinat de l’élève-gendarme DJEMENA Anatole Fabrice, aux attaques de Batibo, de Widikum et d’Amba, visant à empêcher la célébration du 20 mai dans cette zone.
Le 15 mai 2018, le maire de la commune de Santa, par ailleurs chef traditionnel du village de Balligham, est agressé par neuf hommes armés qui, le contraignant à s’asseoir à même le sol, le délestent de la rondelette somme de 300 000 francs CFA.

Ce même jour, d’autres assaillants appartenant à la même bande font subir les sévices de même nature aux chefs traditionnels des villages Akum et Bamock, emportant avec eux des armes de chasse et des biens précieux.
Le 19 mai 2018, un opérateur économique de la région, le nommé FRU NGU Linus est enlevé par les mêmes bandes qui revendiqueront ledit enlèvement et exigeront le paiement d’une rançon de deux millions de francs CFA pour sa libération. Une opération menée par les Forces de défense et de sécurité permettra à la victime de recouvrer sa liberté.

Le 20 mai 2018, les assaillants procèdent à l’enlèvement du chef traditionnel de Matazem, localité située à deux kilomètres de Santa, et de ses deux filles, barbarement violées. Il s’agit du nommé FOMINWI Sylvester FONGON, à qui il était reproché par ses ravisseurs d’avoir participé aux festivités marquant la célébration du 20 mai, et de surcroît d’avoir reçu des mains du sous-préfet, la médaille du mérite agricole.
Le 22 mai 2018, le Fon du village Menka reçoit la visite des assaillants appartenant à la même bande criminelle qui, après l’avoir molesté, emportent son arme de chasse.

Au cours de la même période, quatre jeunes gens dont deux filles et deux garçons sont enlevés, puis relâchés contre le paiement de rançons par les parents.
Deux filles du président de la sous-section RDPC de PINYIN V, le nommé Collins Eric NJIMULUH, ont à leur tour été enlevées et sauvagement violées par leurs ravisseurs.
C’est en date du mercredi 23 mai 2018 que les terroristes finissent par s’installer dans un motel situé dans le village de Menka.

Cet établissement appartient à un jeune natif de ce village. Tentant de s’opposer à la prise de force du motel par les assaillants, la mère du propriétaire, une femme du troisième âge, sera passée à tabac par les criminels au point qu’à ce jour, elle se trouve toujours dans un état critique.
Les assaillants prennent donc possession du lieu et en font leur quartier général, à l’intérieur duquel ils détiennent 15 otages.

Les renseignements ayant été remontés jusqu’aux autorités compétentes, une opération spéciale est mise en œuvre dans la nuit du 24 au 25 mai derniers, sous la conduite du commandant de la Région militaire interarmées N° 5, et sous la coordination du commandant de la Légion de Gendarmerie du Nord-Ouest.

Ladite opération a engagé 30 éléments relevant du Groupement d’Intervention de la Gendarmerie nationale, de la 51e Brigade d’infanterie motorisée et du Groupement Spécial des Opérations de la Sûreté Nationale.
La progression s’est faite tôt le matin du 25 mai 2018 et la mise en place autour de l’objectif vers 5h30.
Une sentinelle de la bande criminelle s’étant alors aperçue de la manœuvre, a ouvert le feu en donnant l’alerte.
Malgré l’obstination des assaillants, nos Forces sont restées téméraires.

Faisant preuve de sang-froid et de professionnalisme, elles ont dans un premier temps lancé des sommations afin que les terroristes puissent se rendre et qu’ils libèrent les otages. Cet intervalle a duré deux heures.
Au lieu de se rendre, les terroristes ont riposté par l’exécution de cinq otages. Je précise ici que c’est l’un de ces otages tués par les assaillants dont la photo a été manipulée pour être présentée sur les réseaux sociaux comme pendu du fait des forces de défense et de Sécurité.

Parmi les terroristes, seul l’un d’entre eux, une femme, a accepté de se rendre, ce qui lui a permis d’avoir la vie sauve.
Les tirs croisés, de nature fichante et seulement sur objectif, effectués par nos Forces de Défense et de Sécurité ont permis de désarticuler le dispositif ennemi et de procéder à l’investigation du bâtiment.
Le bilan de l’opération fait état côté ami, d’un blessé, l’...

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