André Siaka, Présidentdirecteur général de Routd’Af.
Comment appréciez-vous les évolutions dans le secteur des infrastructures, au cours des sept dernières années ?
Merci. Je tiens à signaler d’abord que je ne suis dans le secteur que depuis quatre ans. La société que nous avons créée il y a cinq ans n’a commencé l’exploitation qu’en fin 2014. Mais dans mes fonctions antérieures, j’ai eu quand même à regarder l’économie dans son ensemble. Et particulièrement le secteur des infrastructures routières, que j’ai considéré comme étant un des piliers de développement de notre économie. Ainsi, j’y ai toujours été attentif. Si on part de ce qui s’est passé ces dernières années, je pense que ce qui est frappant, c’est l’accélération de l’offre, c’est-à-dire les mises en chantier d’infrastructures.
Quelques exemples vous viennent à l’esprit ?
Je peux citer par exemple le Plan d’Urgence triennal, qui est vraiment un gros projet du septennat d’ailleurs. Et il y a pas mal de projets qui sont financés par les bailleurs de fonds comme le C2D, qui a permis la réalisation de nombreux projets, surtout urbains ; il y a la BAD qui a financé des infrastructures importantes interurbaines ; il y a la Banque mondiale, pour, parfois, le volet des zones agricoles et autres bassins de développement ; et puis plus récemment, le gros boom avec les chantiers de la CAN 2019. Après celui de la CAN 2016 qui était certes de moindre envergure. Sans oublier des projets individuels comme le chantier des autoroutes. On a par exemple Douala-Yaoundé, de Yaoundé-Nsimalen, de Kribi-Edéa… On a là un réel boom de mise en chantier d’infrastructures au cours de ces dernières années.
Outre les constructions, on relève également que beaucoup est fait pour la réhabilitation des routes. Votre appréciation ?
Il est important de maintenir le réseau existant. La réhabilitation est vraiment très importante. Il ne faut pas que pendant qu’on construit devant, ça se détériore derrière, si je puis m’exprimer ainsi. Il faut que le kilomètre construit soit garanti, soit assuré, pour qu’on lui ajoute d’autres kilomètres. Pour ne pas additionner des kilomètres en mauvais état à des kilomètres en bon état. Il est donc réellement important que l’accent soit mis sur la réhabilitation du réseau existant. Et vous avez vu le risque qu’on a couru avec les buses sur la Nationale n°3. Ceci montre l’importance de l’entretien, de la maintenance des infrastructures. Ceci, à mon avis, est primordial. A ce sujet, nous ne pouvons que saluer la volonté de l’Etat, qui intervient dans ce domaine pour que le Cameroun puisse être doté d’infrastructures de haut niveau. Je crois, et je pense que beaucoup partagent cet avis, que les infrastructures routières, à côté de l’eau et de l’énergie, sont les préalables – je ne dis pas les bases mais les préalables – du développement d’une saine activité économique.
Dans un autre registre, plus urbain ou citadin, il arrive que les populations se plaignent de chantiers qui traînent en longueur. Comment expliquer ces lenteurs dans certains travaux publics, quand on sait que la mise en route de ces chantiers entraîne déjà des contraintes sur le vécu des populations ?
Les causes sont multiples et, comme on dit, partagées. Je commence par le début. Il faut déjà que l’étude de faisabilité ait été bien faite. Je parle d’études préalables. Parce que parfois, quand les études ne sont pas bien menées, vous vous retrouvez sur un chantier à devoir renégocier, parce que ce à quoi vous avez soumissionné n’est plus ce que vous trouvez sur le terrain. Je vous donne un exemple : quand nous avons eu le chantier du Stade de Limbe, où on avait des parkings à faire, l’étude parlait de terrasser un terrain. Il était censé y avoir de la terre vég&ea...
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