« Nous avons travaillé d’arrache-pied »

Dr Erik Essoussé, directeur général des Elections.

Monsieur le directeur général des Elections, ce lundi est jour de proclamation des résultats après une période de contentieux électoral très intense, c’est un soulagement pour vous ?

Oui, en effet. C’est un réel soulagement et comme vous pouvez imaginer, l’organisation matérielle d’une élection présidentielle est très lourde, avec tout ce qu’elle entraîne comme logistique à mettre en place. Nous avons travaillé d’arrache-pied toute mon équipe et moi, au niveau de la direction générale, des directions régionales et des démembrements territoriaux. Je peux vous dire que je suis fier de l’ensemble du personnel d’Elections Cameroon, pour les sacrifices que chacun a consentis pour qu’on arrive à ce travail satisfaisant et reconnu de tous.

Il n’en demeure pas moins qu’au cours des débats qui ont été menés dans le cadre du contentieux électoral, on a remis en cause l’authenticité des procès-verbaux. Qu’est-ce qu’un procès-verbal dans le processus électoral ?

Le procès-verbal est en fait le document qui consacre la feuille de l’élection. C’est lui qui rassemble les résultats du scrutin dans chaque bureau de vote. Le procès-verbal est donc rempli par les membres de la commission locale de vote. Cette commission est mixte, et comprend un président, une personnalité indépendante désignée par le responsable départemental d’ELECAM, un représentant de l’administration, ainsi que chaque représentant du candidat à l’élection présidentielle. Lorsque l’élection est finie dans une localité, la commission qui a présidé les opérations de 8h à 18h, commence à faire les décomptes des suffrages en faveur de chacun des candidats. Une fois les décomptes faits sur les feuilles de pointage, on reporte ces résultats dans les PV. Le procès-verbal de dépouillement est donc ce document qui va reporter les noms des membres de cette commission locale de vote mixte. Chacun de ces membres le signe, et garde sa copie. Et c’est pour cela que justement dans l’organisation, nous envoyons dans les bureaux de vote, les PV en fonction du nombre des membres et plus un certain nombre d’exemplaires. Comme il y avait 9 candidats au cours de ce scrutin, nous avions 11 procès-verbaux. Chaque représentant de candidat avait droit à un exemplaire, un autre allait à la commission départementale de supervision et un autre, qui est original, était envoyé à ELECAM afin qu’on puisse en avoir recours en cas de contestation. On est donc surpris que les gens viennent remettre en question des PV qu’euxmêmes ont signés. Ceci est aussi vrai pour les PV issus de la commission départementale de supervision, où il y a aussi tous ces membres et chaque membre signe aussi, et chacun a une copie. Vous voyez donc qu’en fait, à chaque niveau, chaque candidat a déjà son résultat. Et d’ailleurs, lors des débats dans le cadre du contentieux, il y en a qui voulaient se dérober, mais ont reconnu qu’ils ont signé et j’ai des PV où beaucoup de ces représentants de candidats ont signé. D’où vient-il donc qu’on conteste un document, qu’on a signé et dont on a gardé une copie?

Il y a eu cette stratégie de regroupement de bureau de vote. Il y a également eu cette décision de sortir les bureaux de vote des casernes. Au bout du processus cette mesure a-telle été efficace ?

Il faut d’abord être précis quand on parle de regroupement de bureaux de vote. Dans la législation camerounaise, c’est le bureau de vote qui est consacré. Le centre de vote n’est qu’une mesure administrative pour pouvoir faciliter l’orientation des électeurs. Ce qui fait que dans une école, quand il y a dix bureaux de vote, on peut créer deux centres de vote. Ce qui peut amener à indiquer par exemple que du 1er au 5e bureau, c’est un centre de vote A et du 6e au 10e bureau, un autre centre B. Ce qui a pour conséquence pour l’électeur d’être orienté vers le centre A ou dans le centre B. D’autre part, les listes sont affichées devant les bureaux de vote et si vous regardez votre carte d’électeur, il est indiqué là où vous devez voter. C’est pour vous dire qu’il y a suffisamment d’indications claires. Les regroupements sont donc instaurés pour faciliter l’orientation des électeurs, mais c’est le bureau de vote qui reste le lieu légal où le citoyen va opérer son choix. C’est donc est une question de raison administrative. Pour ce qui est des électeurs militaires, c’était une très bonne mesure d’apaisement qui a permis qu’on ne croit pas que lorsque les militaires votent dans les casernes, ily a matière à fraude ou à cacher quelque chose. En sortant les militaires des casernes, qui d’ailleurs ont collaboré énormément, le commandement militaire a voulu donner des indications à nos démembrements territoriaux pour collaborer. Ce qui fait donc que les militaires ont voté...

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