« La tâche des médias a été complexe en raison du contexte des conflits »

Pr Daniel Anicet Noah, enseignant à l’Université de Yaoundé 2

L’actualité médiatique a été particulièrement riche au Cameroun durant l’année qui s’achève. Quels sont les faits qui ont le plus retenu votre attention ?

Le travail abattu par la CRTV et Cameroon Tribune dans la couverture des élections en 2018 marque une époque nouvelle. La diversification des sources, l’optimisation des ressources du numérique ont créé des nouvelles relations de confiance entre les publics et les médias du service public. Dans les deux grands médias, on ressent que des journalistes de métier sont au gouvernail.

Quelle appréciation faites-vous de la tenue générale des médias durant l’élection présidentielle 2018 qui fut l’évènement phare de l’année ?

La tâche des médias a été complexe en raison du contexte des conflits : la crise dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, la frontière centrafricaine, les djihadistes de Boko Haram. Bien sûr que les médias sociaux ont contribué à maintenir un système ouvert auquel les Camerounais n’étaient pas habitués.

 

On a également assisté à la diversification de l’offre. Notamment, la création de nouvelles chaînes de télévision comme CRTV News ou Humanitarian TV, pour ne citer que celles-là.  Quelle est, selon vous, la plus-value de cette diversification ?

CRTV News évidemment. Le rythme d’augmentation de l’offre est raisonnable. Parce que dans ce métier, il faut tenir compte de la capacité d’absorption des nouveautés par le contexte réel. L’offre d’information en 2018 concerne aussi la résilience des tabloïds : L’Essentiel, Mutations, Repères, qui expérimentent des embarras d’une ligne éditoriale centriste. Et en ce temps-là, on craint des arrivées groupées, avec des titres égalisateurs à la Une.

L’année 2018 a aussi été marquée par la recrudescence des fake news. N’y-a-t-il pas urgence de mettre en place des mesures de répression ?

Absolument, c’est non ! Les fake news ouvrent un débat sur le régime de vérité dans un contexte de liberté d’expression. De toutes les façons, aucune mesure de répression n’est efficace sur ce domaine. Par contre, il faut sérieusement se demander ce qui est fait pour l’éducation aux médias. En commençant par les autorités qui se contentent de réactions paniques. Bien sûr, il faut aussi éduquer les publics à ce phénomène de civilisation.

Les réseaux sociaux se s...

Reactions

Commentaires

    List is empty.

Laissez un Commentaire

De la meme catégorie