« Tous les types de dépenses sont importants »

Cyrill Edou Alo’o, directeur général du Budget au ministère des Finances.

Monsieur le Directeur Général, le budget de l’Etat pour l’exercice 2019 est de l’ordre de 4 850,5 milliards de F, soit une augmentation de 179 milliards par rapport à 2018. Cette augmentation a-t-elle un rapport avec l’excédent budgétaire enregistré en 2017

Cette augmentation n’a pas véritablement un rapport avec l’excédent budgétaire enregistré en 2017, étant donné que cet excédent a servi à la prise en charge d’une part importante des arriérés des exercices antérieurs. Par contre, cette augmentation provient principalement de l’activité économique. Comme nous le savons tous, malgré les difficultés, notre économie connait une croissance positive quoi que lente. L’augmentation de l’enveloppe budgétaire est également due aux mesures fiscales nouvelles proposées dans le cadre de la loi de Finances 2019.

Quelles sont les principaux défis que ce budget veut relever ?

Pour le budget 2019, de nombreux défis sont à relever.  Les principaux étant la préservation de la paix et le maintien de l’intégrité territoriale, le renforcement de la décentralisation, l’organisation des élections en 2019 et la finalisation de certains projets d’infrastructures importants, notamment ceux des secteurs énergétique, routier, des bâtiments et travaux publics et infrastructures sportives.

Quand on sait que l’organisation de la CAN occupe une grande place tant au niveau des dépenses que des recettes, comment les réajustements vont-ils être opérés, maintenant que cette compétition n’aura plus lieu au Cameroun en 2019 ?

C’est vrai que le contexte de l’élaboration de la loi de finances 2019 prenait en compte l’organisation de la CAN au Cameroun en 2019 ; mais aujourd’hui la décision de la Confédération africaine de Football disposant autrement il est important de tirer les conséquences sur le budget de l’Etat. Ce que nous pouvons dire à ce stade, est que l’examen de l’évolution des grandes masses de recettes fait ressortir une stabilité qui montre qu’il n’a pas été projeté une croissance exceptionnelle des recettes imputables à la CAN. Le profil des dépenses d’investissement ne nécessite donc pas de modifications, compte tenu de la détermination des autorités à achever la construction des infrastructures budgétisées. En revanche, pour ce qui est des dépenses de fonctionnement, les marges budgétaires dégagées sur les crédits prévus pour la prise en charge de l’évènementiel de la CAN 2019 pourraient être réorientées. En tout état de cause, au stade actuel, en attendant la première enquête de conjoncture au cours du premier trimestre 2019 ; puisque c’est elle qui permettra d’avoir la pleine mesure des ajustements nécessaires, le budget doit pouvoir être maintenu.

Une fois de plus, le fonctionnement s’en tire avec la plus grande enveloppe. Est-ce à dire que l’Etat a du mal à réellement réduire son train de vie ?

Le débat sur la répartition du budget entre l’investissement et le fonctionnement est permanent ;  mais nous sommes sûr d’une chose, si les 4 850,5 milliards de francs de ressources sont consacrés aux investissements, on ne paiera pas de salaires, les administrations ne vont pas fonctionner, nous n’allons pas honorer nos engagements de remboursement de la dette,…et je ne pense pas que cette situation va nous arranger. En réalité, tous les types de dépenses sont importants. Il faut juste un bon dosage ; surtout que l’orientation d’un budget est guidée par la prise en compte des d&...

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