«...il y a une demande d’emploi énorme, mais malheureusement, cette demande n’a pas toujours la compétence désirée »

Samuel Inack Inack, secrétaire permanent de l’Observatoire national de l’Emploi et de la formation professionnelle.

Quel regard portez-vous sur le secteur de l’emploi au Cameroun?

Le secteur de l’emploi aujourd’hui a plusieurs défis à relever. Le premier, c’est de permettre à la majorité de ceux qui se présentent sur le marché d’accéder à un emploi. Le deuxième défi est que le demandeur d’emploi dispose de profil, c’est-à-dire des compétences capables d’assumer les responsabilités qu’il va occuper. Troisièmement, il est question d’assurer de manière permanente l’information, la remonter de manière trimestrielle pour que des décisions appropriées soient prises. Aujourd’hui, il y a une demande d’emploi énorme, mais malheureusement, cette demande n’a pas toujours la compétence désirée par le sein productif. Un diplôme ne donne pas toujours droit à une compétence professionnelle. C’est pour cela que la nouvelle loi régissant la formation professionnelle au Cameroun, promulguée le 11 juillet 2018 par le président de la République, sollicite qu’aujourd’hui on ne s’insère plus seulement par le diplôme mais aussi par les compétences.

Lors du dernier conseil des ministres, le président de la République a parlé de la création des emplois comme l’un des chantiers à mener par le gouvernement. Que préconisez-vous comme actions?

La création d’emplois est permanente et d’ailleurs, je peux vous dire que les emplois se créent beaucoup au Cameroun. Pour l’année 2018, le gouvernement avait tablé sur 500 000 emplois à créer et la collecte effectuée par le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle a prouvé qu’il y avait près de 499 000 emplois créés. On peut dire que l’objectif a été atteint. Maintenant, ces emplois sont-ils de qualité ? Ils durent combien de temps ?  Voilà d’autres questions. Il faut permettre aux institutions, c’est-à-dire les entreprises comme les administrations de créer des emplois de qualité ce qu’on appelle dans le jargon « l’emploi décent ». L’emploi décent est donc le défi permanent tel qu’inscrit dans le DSCE. L’observatoire va accompagner toutes les institutions gouvernementales afin que ces dernières soient à même de donner des informations utiles sur des durées déterminées. Par exemple, donner le niveau de chômage tous les trois mois. Pour que ces données soient diffusées à travers tous les réseaux d’informations qui existent et qui sont appelés à promouvoir l’insertion des compétences quelque part.

Un accent a été mis par le président de la République sur la jeunesse. A votre avis, quelles sont les opportunités d’emplois qui s’offrent à cette frange de la population?

La jeunesse aujourd’hui est au cœur du défi du gouvernement et l’avenir ce n’est plus le salariat, c’est l’entrepreneuriat. Les jeunes qui entreprennent vont certainement réaliser des choses. Aujourd’hui il faut innover et le chef de l’Etat l’a d’ailleurs dit. Si vous êtes agriculteur, il faut aller du produit brut jusqu’au produit final et ça va créer une chaîne de valeur. Nous sommes aujourd’hui à l’ère de l’économie numérique. Vous pouvez avoir votre activité ici et la promouvoir dans le monde. A présent, l’agriculture est un secteur porteur et bien évidemment le secteur secondaire dans la transformation. La transformation des produits locaux, bois et autres produits non ligneux qui sont très prisés sur le marché. Il faut savoir que le marché est l’indicateur. On ne se lance pas au hasard.

L’auto-emploi serait également une option pour réduire le chômage au Cameroun. Comment le gouver...

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