Servir, la voie royale

Au fil des années, les observateurs ont fini par s’habituer et à se prendre au jeu de l’atmosphère intimiste et confiante qui entoure le face à face cathodique entre le président de la République et les jeunes, à la veille de la traditionnelle Fête à eux dédiée. Un moment de communion rare, marqué du sceau de la bienveillance, de la franchise, et d’une certaine volonté de transmission de valeurs et de principes cardinaux, que le président distille comme des leçons de vie. Son expérience humaine, remarquable à plus d’un titre, sa sagesse et sa stature morale, sa riche carrière d’homme d’Etat, au service de son pays depuis une cinquantaine d’années, son réseau de contacts éclectiques, lui confèrent en effet toute légitimité pour décrypter les soubresauts du monde et les péripéties du Cameroun, afin d’en instruire les jeunes et de leur donner des lignes de pensée et de vie, eux qui sont appelés à prendre le témoin de l’œuvre de construction de la nation. 2019 n’a évidemment pas fait exception. Paul Biya a d’abord comme à l’accoutumée, invité les jeunes à bien discerner l’enjeu global. Il a ainsi campé le monde d’aujourd’hui, instable et menaçant avec les riches frileusement repliés sur eux-mêmes, indifférents aux spasmes du globe, remettant en cause une mondialisation qu’ils avaient générée de toutes pièces.

Pour le premier Camerounais, il devient dès lors urgent de construire notre autonomie dans tous les domaines, afin de ne pas être tributaires d’un ailleurs où la solidarité n’est plus la priorité. La réponse présidentielle à cette évolution géostratégique, c’est l’érection de l’émergence en « cause nationale. » Ce nouveau cap de l’accélération économique est aussi la ligne directrice du septennat dont le train s’est ébranlé le 6 novembre dernier. Et s’il paraît si important d’en expliquer tous les contours aux jeunes, c’est qu’ils sont les porte-flambeaux de demain. A ce titre, ils se doivent d’être nécessairement embarqués dans la galère de leur temps, d’aimer le Cameroun, de défendre ses acquis, son honneur, de partager ses émois et ses succès, ses utopies et ses espoirs.

En réalité, Paul Biya s’est employé à montrer à ses jeunes compatriotes ce que pourrait être pour eux la voie royale d’une citoyenneté accomplie, épanouissante, utile. Il s’agit d’abord, dans un premier temps, de jouir pleinement de leurs droits régaliens et de saisir les nombreuses opportunités offertes. Le droit à l’éducation étant le plus emblématique parce qu’une formation humaine et scolaire appropriée donne au jeune des arguments de poids pour son insertion socioprofessionnelle. Dans ce domaine particulier, le chef de l’Etat rappelle que le gouvernement a investi sans compter pour professionnaliser les enseignements, créer des programmes spécifiques, générant des milliers d’emplois, et pour dérouler le Plan triennal spécial jeunes, qui est une sorte de Plan Marshall à l’échelle nationale, pour résorber le chômage et le désœuvrement des jeunes.

Le président de la République a surtout mis l’accélérateur sur la formation professionnelle, véritable arme antichômage dans un système où les enseignements demeurent encore un peu trop théoriques, et les déperditions scolaires nombreuses. Cette offre que le président relève à grands traits, sans être exhaustif, témoigne de ce que l’Etat, même dans un environnement sécuritaire et économique difficile, continue à accorder la priorité à la formation des jeunes et à la question épineuse du chômage. Mais il s’agit aussi d’opérer, pour la jeunesse, des choix qui mettent en lumière le devoir de servir.

Ainsi du domaine de la politique, où loin des amphithéâtres, le chef de l’Etat invite les jeunes à s’aventurer sans tabou. Oui, pourquoi les jeunes qui sont si impatients de voir évoluer le pays, et d’y occuper une place de choix, ne s’y risquent-ils pas ? Comprise comme l’art de gérer la société, la politique dans son sens noble devrait pouvoi...

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