Bonabéri: le quotidien des déplacés internes

Au-delà de l’hospitalité des familles d’accueil, petits jobs, contraintes alimentaires et scolaires meublent la vie de ces populations

«Quartier bilingue» à Bonabéri, ce 14 février. Il est 14 h quand l’équipe de CT entre au domicile de Julius, un ressortissant du SudOuest ayant requis l’anonymat.

Un garçon d’environ huit ans sort avec un seau rempli d’œufs. « Il part vendre les œufs. C’est son deuxième tour depuis ce matin », renseigne Julius. « Les recettes permettent d’avoir un peu d’argent pour les beignets des enfants.

C’est comme ça qu’on se débrouille ici pour survivre », ajoute-il. L’homme héberge 20 déplacés internes en plus des membres de sa famille nucléaire. « Se nourrir au quotidien est un véritable défi pour nous. Les grands garçons sont obligés de faire des petits jobs quand ils ne vont pas à l’école. Mon salaire seul ne suffit pas», confie notre source.

Quelques mètres plus loin, sous la direction de notre guide, Abraham Kitze, notable à la chefferie du « Quartier bilingue », nous abordons une dame méfiante qui décline notre requête. « Le chef de famille interdit de parler aux médias tant qu’il n’est pas là», affirme-t-elle.

Manœuvres dans des chantiers de construction ou filles de ménage, font partie des petits boulots exercés par certains déplacés. Abraham Kitze nous conduit ensuite dans un bar où nous rencontrons Linda.

« Cela fait deux semaines qu’on m’a recrutée ici comme serveuse », glisse-t-elle. Craintive, elle n’en dira pas plus. Le chef de quartier, Abel Ngome, nous apprend qu’il a déposé le dossier d’un ex-cadre de la Pamol (lui aussi déplacé interne), dans une société de la place… La...

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