Présidentielle nigériane: le matériel électoral déjà distribué

La Commission électorale indépendante (INEC) a autorisé la reprise de la propagande des candidats, mais la suspicion reste grande entre les acteurs politiques

Depuis samedi dernier, date de report de l’élection présidentielle, les différents acteurs politiques nigérians ont les nerfs à fleur de peau. Frustrés par la décision de la Commission électorale nigériane indépendante (INEC) de suspendre la campagne cette semaine, les principaux candidats se sont rebiffés et ont annoncé qu’ils passeraient outre cette interdiction. Finalement, lundi soir l’INEC a autorisé la reprise de la campagne jusqu’à jeudi soir à minuit.

Cette mesure d’apaisement n’a pas pour autant fait tomber la pression qui s’exerce sur l’organe en charge de l’organisation des élections. L’INEC est la cible de toutes les critiques et un grand nuage d’incertitudes plane sur sa capacité à relever le défi de l’organisation du scrutin le 23 février prochain. Lundi au cours d’une réunion de crise du All Progressives Congress (APC), du président-candidat Muhammadu Buhari, la Commission a été une nouvelle fois pointée du doigt.

Pour le Chairman de l’APC, Adams Oshiomole, l’INEC est de connivence avec des lobbies proches de l’opposition pour corrompre le processus électoral. Le candidat de l'APC, le président Buhari, a été plus menaçant en annonçant qu’il avait donné des instructions fermes pour que tous les auteurs éventuels d’actes allant à l’encontre de la démocratie soient neutralisés.

«J'ai déjà ordonné à la police et à l'armée d'être sans pitié. Nous ne serons pas blâmés ou tenus pour responsables de vouloir truquer ces élections. Celui qui pense avoir assez d'influence dans sa localité pour commander des voyous à voler des urnes ou perturber le scrutin, le fera aux dépens de sa vie», a déclaré le candidat de l’APC.

La sortie musclée du président Buhari a été modérément appréciée par l’opposition et notamment par l’état-major du People’s Democratic Party. Dans un communiqué, le PDP a dénoncé «une menace pour les Nigérians et un appel direct à une justice de jungle». Suite à la sortie du président Buhari, une réunion d’urgence du Bureau politique du PDP s’est tenue mardi en mi-journée au siège du parti à Abuja.

Tous les ténors du parti présents dans la capitale fédérale ont pris part à cette rencontre. Le candidat du parti à la présidentielle, Atiku Abubakar, y a également assisté. Le PDP a deux cibles principales : le gouvernement incarné par l’APC et l’INEC. Ces deux entités sont soupçonnées d’être en bonne intelligence pour préparer des fraudes samedi prochain. Pour le PDP, le report des élections est une ruse pour peaufiner la stratégie de fraude. Le parti a par ailleurs appelé ses militants à une plus g...

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