Nigeria: la continuité

Muhammadu Buhari a été réélu par ses compatriotes pour parachever l’œuvre entamée au cours du précédent mandat.

«Moi, Mahmood Yakubu, en tant que président de la Commission électorale, je déclare que Muhammadu Buhari a satisfait les conditions prévues par la loi et a enregistré le plus grand nombre de votes et est de ce fait déclaré vainqueur». C’est par cette formule solennelle, prononcée au petit matin de mercredi, que le président de la Commission électorale nationale indépendante (INEC) a déclaré la réélection du président sortant.

Ce dernier a remporté le scrutin dans 19 des 36 Etats de la République fédérale du Nigeria tandis que son challenger, Atiku Abubakar, est arrivé en tête dans 18 Etats. Si ce résultat semble serré, la victoire de Muhammadu Buhari est beaucoup plus nette qu’il n’y paraît.

En effet, le président réélu a enregistré près de quatre millions de voix de plus que son grand rival, soit un pourcentage de 56 % contre 41 % pour Atiku Abubakar et 3 % pour les 71 autres candidats. D’après les analystes nigérians, c’est la victoire la plus nette jamais enregistrée par un président depuis le retour de la démocratie en 1999.

Toujours est-il que les ressorts de la victoire du président interpellent les observateurs qui mettent en relief un pays donnant l’impression d’être divisé en deux, d’une part entre le Grand Nord et le centre du pays qui ont plébiscité Muhammadu Buhari, candidat du All Progressives Congress (APC), et d’autre part le sud et l’est du pays qui ont voté en faveur d’Atiku Abubakar.

La tâche du président élu sera donc de rassembler autant que possible les Nigérians. Ces derniers sont néanmoins dans de bonnes dispositions pour maintenir la stabilité de leur pays. D’une manière générale, c’est dans le calme que la majorité des Nigérians a accueilli l’annonce des résultats. Les correspondants et envoyés spéciaux de la National Televsion Authority (NTA) disséminés aux quatre coins du Nigeria, relaient depuis ce mercredi les échos d’un pays qui a pris acte de la réélection de son président, parfois avec enthousiasme chez ses partisans, mais sans violence jusqu’ici dans le camp du People’s Democratic Party (PDP).

Au moment où nous allions sous presse hier, le rival malheureux de Muhammadu Buhari, Atiku Abubakar n’avait pas encore accepté sa défaite. Mardi, il a demandé à l’INEC d’arrêter la proclamation des résultats Etat par Etat, mettant en relief des fraudes sans en apporter les preuves. Dans la foulée, c’est le président du PDP, Uche Secondus qui a annoncé que le parti va engager une action en justice pour contester les résultats annoncés. Le PDP demande notamment la reprise des élections dans les Etats du Borno, Yobe, Nasarawa et Zamfara. Si cette démarche peut être...

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