«..la corruption n’est pas une spécificité camerounaise.»

Rev. Dr Dieudonné Massi Gams, président de la Commission nationale anti-corruption.

Monsieur le président, quels sont les arguments de la CONAC face à la mission d’évaluation des Nations unies ?

Cette mission est là pour savoir si certaines dispositions de la Convention des Nations unies contre la corruption (CNUCC) ont connu des avancées dans leur mise en œuvre dans notre pays. Ces dispositions concernent les chapitres sur les mesures préventives et le recouvrement des avoirs. Donc, la mission veut avoir une idée sur ce que nous faisons concrètement sur ces questions. Et il faut dire qu’elles sont des préoccupations majeures en ce moment. Des chantiers ont été amorcés dans le domaine de la prévention par exemple, avec notamment la mise en service d’un numéro vert par la CONAC. C’est un progrès important qui facilite la dénonciation, sans subir des menaces de quiconque. Par ailleurs, d’autres outils importants ont été adoptés par le Cameroun, comme la Stratégie nationale de lutte contre la corruption, les Initiatives à résultats rapides (IRR) implémentés dans plusieurs institutions. Ce qui permet d’apprécier ce que nous faisons.

Il y a d’autres aspects qui demeurent des sujets de préoccupation…

Pour ce qui est du recouvrement des avoirs, c’est un chantier important. Comme cela a été révélé dans le dernier rapport de l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun, l’Etat du Cameroun perd beaucoup d’argent à cause de la corruption. D’autre part, ce rapport nous fait comprendre que la CONAC a permis à l’Etat d’épargner et de récupérer plus de 300 milliards de F et ceci est très important. Nous pensons qu’il y a encore à faire, d’autant plus que les corruptions à grande échelle perdurent. Ce que l’Etat est en train de faire en matière de lutte contre la corruption, permettra aux Camerounais de comprendre la nécessité de cette lutte. Cela nécessite l’engagement de toutes les couches sociales, sans négliger la moindre contribution. Il est vrai que la corruption n’est pas une spécificité camerounaise. Mais il faudrait que chacun à son niveau réduise cette gangrène à sa plus simple expression. Parce que les dégâts sont sérieux et peuvent accen...

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