Viande, riz, lait, poisson: le gouvernement veut accroître la production locale

Le communiqué rendu public à l’issue du Conseil de cabinet présidé hier à Yaoundé par le PM Joseph Dion Ngute.

«Le Premier ministre, chef du gouvernement, Monsieur Joseph Dion Ngute, a présidé ce jeudi 28 février 2019 dès 10 h à l'immeuble principal abritant ses Services, le Conseil de cabinet du mois de février. Les ministres d'Etat, les ministres, les ministres délégués et les secrétaires d'Etat y prenaient part. Au cours de ce Conseil, les membres du Gouvernement ont approfondi la réflexion sur la problématique de la réduction des importations de biens et services, qui figurait à l'ordre du jour des assises du 31 janvier 2019.

Deux thématiques ont été présentées à l'occasion dudit Conseil : 1. la stratégie de réduction de la dépendance en poisson et lait importés, exposée par le ministre de l'Elevage, des Pêches et des Industries animales; 2. les actions opérationnelles visant à accroître la production locale de riz et de maïs, présentées par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural. Au terme de la communication introductive du chef du gouvernement, le ministre de l'Elevage, des Pêches et des Industries animales a dressé l'état des lieux de la production nationale en poisson et en lait. S'agissant du poisson, il a indiqué que les importations de cette ressource restent importantes, mais elles ont connu une baisse de l'ordre de 55% entre 2016 et 2017, en raison de l'augmentation de la production locale pendant cette même période.

Cette tendance à la baisse devrait se maintenir, au regard des actions engagées en faveur du développement de l'aquaculture et de la diversification des sources alimentaires. Evoquant les contraintes liées à la production de poisson, le ministre chargé des Pêches a évoqué la pénurie des ressources halieutiques du fait de la position géographique du Cameroun et l'absence des courants fertiliseurs, entrainant ainsi une faible disponibilité de la ressource et partant, une affluence relative des investisseurs dans ce secteur d'activités. Relativement à l'aquaculture, elle demeure artisanale en raison de la qualité approximative des intrants, des difficultés de commercialisation des produits issus de l'aquaculture et du déficit de qualification des ressources humaines.

Afin de réduire la dépendance du Cameroun en poisson importé, le Gouvernement entend accélérer la vulgarisation à large échelle des techniques de l'aquaculture et réorganiser les structures d'encadrement de pêche, notamment les stations aquacoles, les centres de pêche et les postes de contrôle de pêche. Il est également prévu la construction de Points de débarquement aménagés comprenant des dispositifs de conservation et de commercialisation des produits de la pêche et l'installation des nationaux dans les zones de pêche.

Concernant la production de lait, le ministre en charge de l'Elevage a précisé que les données disponibles montrent une progression de 7% par an en moyenne depuis 1994, pour une production locale estimée à 239 mille tonnes en 2017. Parmi les principaux obstacles à l'évolution de la filière laitière, figurent la faible performance génétique des vaches, la prévalence des maladies à fort impact sur la production laitière dans certaines zones et l'insuffisante appropriation des innovations technologiques par les producteurs. Pour remédier à cette situation, des actions ont été engagées dans le cadre du Projet de développement de l'élevage, avec l'appui des partenaires au développement. Il s'agit de l'acquisition progressive des géniteurs de races laitières, l'amélioration génétique des races locales, la produc tion des semences animales bovines et la structuration des circuits de collecte et de distribution du lait.

La parole a ensuite été donnée au ministre de l'Agriculture et du Développement rural qui a présenté les actions opérationnelles permettant d'accroître la production locale de riz et de maïs. Il a indiqué que la production nationale en riz marchand est estimée à environ 100 000 tonnes en 2018 et ne couvre que 15% de la demande nationale. Pour satisfaire les besoins des consommateurs, les importations de riz ont connu une hausse importante depuis la fin des années 2000 et se situent depuis 2010 à près de 632 000 tonnes en moyenne par an, en raison du changement des habitudes alimentaires des populations liées à l'urbanisation rapide. Dans l'optique de relancer la production locale de riz et de résorber le déficit observé entre l'offre et la demande, le ministre de l'Agriculture a préconisé entre autres l'accroissement de la production des semences de riz améliorées, l'appui à l'installation des rizeries privées et l'encadrement des riziculteurs, le développement de la culture du riz pl...

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