Le gouvernement à ses partenaires étrangers : accompagnement oui, mais non à l’ingérence !

L’intégralité du propos liminaire du ministre des Relations extérieures lors de sa communication au corps diplomatique accrédité au Cameroun hier.

« Monsieur le ministre de la Communication, Messieurs les membres du gouvernement, Mesdames et Messieurs les chefs de missions diplomatiques et consulaires, Mesdames et Messieurs les représentants des Organisations internationales,

Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue et de vous remercier d’avoir bien voulu accepter mon invitation. Depuis quelque temps, le Cameroun fait face à un certain nombre de défis de divers ordres, notamment la situation qui prévaut dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, la lutte acharnée contre la secte terroriste Boko Haram, la gestion des flux des réfugiés et déplacés internes, les velléités insurrectionnelles post électorales d’un certain parti politique et la campagne de désinformation orchestrée par certains milieux, notamment dans les réseaux sociaux. D’entrée de jeu, permettez-moi de rappeler que le Cameroun, mon pays occupe une place stratégique importante dans la région du golfe de Guinée, en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, la gestion des flux des réfugiés, le transport maritime et l’équilibre économique. A ce titre, il n’a jamais ménagé ses efforts pour la stabilité et la paix dans cet espace vital pour l’équilibre géostratégique du continent africain. Le Gouvernement, dans le souci constant d’informer l’opinion publique, voudrait une fois de plus par ma voix, apporter un éclairage sur ces faits qui sont en totale contradiction avec la situation réelle qui prévaut sur l’ensemble du territoire. S’agissant de la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, qui font l’objet d’une focalisation, le Gouvernement voudrait rappeler que le Cameroun continue à faire face dans cette partie du territoire, à des actes criminels et de déstabilisation, perpétrés par des groupes sécessionnistes qui utilisent des méthodes terroristes, lesquelles ont causé de nombreuses pertes en vies humaines, des réfugiés et des déplacés internes, ainsi que d’importants dégâts matériels et la destruction du tissu économique desdites régions. A la lumière des dernières évolutions sur le terrain, il apparaît clairement que les revendications sécessionnistes ont cédé le pas aux actes criminels et de banditisme, avec enlèvements et demandes de rançon. Toujours sur cette question, certains disent que le Gouvernement camerounais a opté pour la solution militaire afin de résoudre ce problème. Cela est loin de la vérité. En effet, depuis le début de cette crise, le Gouvernement a dialogué avec toutes les parties prenantes. Dans ce cadre, le Premier ministre, chef du gouvernement s’est rendu dans ces régions pour des échanges avec toutes les parties impliquées. Des missions gouvernementales ont également été envoyées à l’étranger pour rencontrer les membres de notre diaspora. A la suite de ces consultations que quelques membres de la diaspora ont voulu empêcher, le chef de l’Etat, tenant compte des revendications légitimes, a pris des mesures économiques et sociales que vous connaissez très bien. Il a surtout instruit le Gouvernement d’accélérer le processus de décentralisation qui, selon la majorité des populations de ces régions, est la solution à ce problème. En outre, le Gouvernement a mis en place une structure chargée de gérer la situation humanitaire et une autre, pour promouvoir la démobilisation, le désarmement et la réintégration. Toutes ces mesures commencent à porter leurs fruits. Par ailleurs, l’Armée camerounaise n’est sur le terrain que pour protéger les populations et leurs biens contre les terroristes sécessionnistes et accomplir son devoir régalien de protection de l’intégrité territoriale.

Excellences, Mesdames et Messieurs les chefs de missions diplomatiques et consulaires, Mesdames et Messieurs les représentants des Organisations internationales,

Intervenant donc dans le cadre de leurs missions régaliennes de restauration de l’ordre, de préservation de l’intégrité territoriale et de protection des biens et des personnes, les Forces de défense et de sécurité camerounaises ont été mobilisées et déployées sur le terrain. Elles s’acquittent de leurs missions dans le strict respect du Droit international. Dans leur mission de sécurisation des régions en proie aux crises, les éléments des Forces de défense et de sécurité ont toujours fait preuve de professionnalisme, en dépit des actes d’agression et de provocation des bandes armées séparatistes.

En outre, au cas où il existe des situations de violations avérées des droits de l’homme, des sanctions sont prises à l’encontre des contrevenants. L’on ne saurait par conséquent leur imputer des actes de destruction d’édifices publics, d’enlèvement ou d’assassinat de paisibles citoyens. Ces exactions sont le fait de mouvements terroristes qui ont saisi l’occasion des revendications sociales, pour mettre en œuvre un projet pernicieux visant à porter atteinte à l’intégrité territoriale du Cameroun et au renversement des institutions républicaines. Le Gouvernement marque son étonnement par rapport aux prétendues dénonciations de violations des Droits humains imputées aux Forces de Défense et de sécurité dans le cadre de cette crise. Je m’en voudrais de ne pas rappeler que le Cameroun, respectueux de ses engagements conventionnels, a signé et/ou ratifié 12 des 13 principaux traités (Conventions et Protocoles facultatifs) relatifs aux droits humains.

Le Cameroun a présenté et soutenu son Rapport national au titre du Troisième Cycle de l’Examen Périodique Universel, le 03 mai 2018, ainsi que son Quatrième Rapport national devant le Comité des Droits Economiques, Sociaux et Culturels, du 20 au 22 février 2019. Elu comme Membre du Conseil des Droits de l’Homme pour un mandat de 3 ans à compter du 1 er janvier 2019, le Cameroun a pris l’engagement solennel de coopérer pleinement avec les membres du Conseil des droits de l’homme, les autres Etats membres, les organismes du système des Nations Unies et autres acteurs bilatéraux.

Dans ce cadre et sur invitation de S.E. Paul Biya, président de la République, le Haut-commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme, Madame Michelle Bachelet, a effectué une visite fructueuse et fort appréciée au Cameroun, du 1 er au 5 mai 2019. S’agissant de la situation dépeinte par certaines ONG comme « crise humanitaire majeure» et faisant état de ce qu’il y aurait actuellement plus de Quatre Millions Trois Cent Mille personnes déplacées internes dans les deux régions concernées, Je tiens à relever que ces chiffres ne reflètent aucunement la réalité sur le terrain. Car, il ressort des statistiques officielles fournies par le Bureau Central des Recensements et des Etudes de la Population (BUCREP) sur des projections faites en 2015, que le total des habitants des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest est de Trois Millions Cinq Cent Mille. Ceci témoigne à volonté que les ONG ont un agenda précis, conforme aux objectifs de leurs bailleurs de fonds. Ils instrumentalisent les institutions de défense des droits de l’homme avec les relais nationaux et internationaux pour mettre en œuvre leur politique. Pourtant, le Gouvernement a élaboré et mis en œuvre un Plan d’assistance humanitaire d’urgence assorti d’un Centre de coordination de l’assistance humanitaire dans les régions concernées. Une plateforme de coordination de l’aide humanitaire avec les Nations unies a également été mise sur pied. Il n’est donc pas logique de dire que le Gouvernement camerounais ne facilite pas l’accès humanitaire aux acteurs des Agences compétentes. En effet, les différentes équipes consti tuées et placées sous la coordination du ministre de l’Administration territoriale, ont déjà effectué plusieurs visites sur le terrain : 150 000 familles de personnes déplacées ont été dûment identifiées et plus de 75 000 ont déjà reçu une assistance en produits de première nécessité, matériels agricoles, matériaux de construction, et en matériels scolaires. En ce qui concerne le Dialogue, il y a lieu de rappeler, comme indiqué plus haut, qu’il a toujours été l’option privilégiée et permanente du Gouvernement, pour qui le dialogue reste un processus et non un événement. Le Gouvernement poursuit ses efforts en vue du retour à la paix dans les deux régions. Bien plus, le Premier ministre, chef du gouvernement, lors de sa récente mission dans ces localités, a rencontré les forces vives du Nord-Ouest et du Sud-Oue...

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