Femmes albinos : travailleuses à part entière

Que ce soit au sein d’administrations ou dans le secteur privé, elles évoluent au quotidien en affrontant le regard des autres.

Le jour de la rentrée scolaire est toujours particulier pour Annick Noumi. Nouveaux élèves, parfois nouveaux collègues. L’enseignante de Science de la vie et de la terre (SVT) depuis 12 ans au lycée de Mfou, dans la Mefou-Afamba, région du Centre, aime son métier. C’est pourquoi elle n’est pas embarrassée quand il faut répondre aux nombreuses questions de petits curieux sur la couleur de sa peau ou sur d’autres préjugés autour de la personne albinos. « La façon dont vous abordez les enfants bâtit vos rapports avec eux. Il y a des élèves qui n’ont jamais vu d’albinos. Ils vous regardent beaucoup et ont envie de toucher votre peau pour voir si vous vous décolorez. C’est fréquent, car même certains adultes ont souvent cette réaction », explique Annick Noumi. 
Au départ, comme elle le constate, il y a de l’étonnement. « Les élèves qui sont habitués à côtoyer des albinos se rapprochent de moi, les autres par contre me rejettent. Une élève m’a confié que si elle était réticente au début c’est parce que les albinos de son village sont toujours mal accoutrés, avec des taches sur la peau. Et depuis qu’elle est petite, on lui a dit qu’ils ont une odeur particulière… », se souvient-elle. Tous ces a priori sont atténués quand l’enseignante de SVT aborde le cours sur la génétique. Les enfants comprennent alors que l’albinisme n’a rien de mystique, que ce n’est qu’une question de gènes et de mélanine. Et surtout que les albinos sont des êtres humains à part entière.
Laetitia Ntsama évolue également dans le secteur de l’éducation. La jeune dame est conseillère d’orientation, ce qui l’amène tout aussi bien à fréquenter des personnes issues de cultures et d’horizons divers chaque année scolaire. « Mon métier demande l’accueil, l’écoute, l’entretien, l’aide à l’élève en difficulté scolaire. J’aime les enfants, je suis maternelle, et j’ai envie de leur apporter quelque chose », avoue la titulaire d’un Master en Sociologie politique. Pour Laetitia, suivre des études universitaires et s’affirmer dans le monde professionnel constituent une bataille contre les idées préconçues. « En tant que couche vulnérable, j’ai voulu prouver que la personne albinos en général et la femme albinos en particulier peut aussi exercer toute carrière, être autonome et s’intégrer dans la soci&ea...

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