« Le Cameroun a besoin de cette concertation »

Albertine Scray, membre de la diaspora camerounaise, fondatrice et directrice de Mumzy’s Children Relief Foundation basée à Chicago aux Etats-Unis.

En tant que membre de la diaspora camerounaise vivant aux Etats-Unis d’Amérique, comment vivez-vous la situation actuelle dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ?
Je travaille beaucoup dans le cadre de l’appui aux enfants pour leur éducation, leur santé… Alors, voir que depuis quelques années, les enfants de ces deux régions vont difficilement à l’école pour certains, ou n’y vont pas du tout, pour d’autres, en tant que femme et mère, cela m’attriste. Voir que des femmes sont victimes de certaines atrocités dans le cadre de cette crise ne peut pas laisser indifférent, pour peu qu’on soit doté de bon sens. J’ai du mal à admettre que des personnes soient privées de leur lieu de résidence du fait de cette insécurité. Il apparaissait dès lors important qu’on puisse y trouver des solutions. Je crois que c’est dans ce sens que devraient aller le dialogue national qui va commencer bientôt
Comment avez-vous accueilli l’annonce par le président de la République de la tenue d’un Grand dialogue national pour apporter des solutions à cette crise et à d’autres problèmes que connaît notre pays ?
Il faut dire que l’annonce de la tenue de ce dialogue par le président de la République ne pouvait pas mieux tomber. Le Cameroun a besoin de cette concertation entre ses enfants, parce qu’il y a beaucoup d’incompréhensions. Cela est accentué par l’avènement des réseaux sociaux qui diffusent de nombreuses informations qui créent la confusion dans les esprits. Surtout pour nous qui ne vivons pas sur place. Nous ne savons pas toujours ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas. Le dialogue devrait donc permettre que les uns et les autres puissent s’asseoir, échanger, poser les problèmes afin que des solutions durables soient trouvées à la situation des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Je suis heureuse de constater que le président de la République a voulu ce dialogue ouvert à toutes les composantes. Ce devrait être à mon sens le début d’une réconciliation entre les Camerounais.
Des propositions concrètes par rapport à ces travaux pour vous qui vivez à l’étranger ?
Il faut y venir de manière constructive. Nous sommes certes installés à l’étranger, mais le Cameroun est notre première patrie. Nous n’avons aucun intérêt à détruire notre pays. Des propositions sont en train d’être faites en ce moment. Nous autres de la diaspora avons beaucoup à apporter à notre pays pour son développement économique, social et même culturel. Il faut y venir avec des idées positives et l’on verra qu’au final, c’est le Cameroun qui en sortira vainqueur, et non tel ou tel camp. Je parle là en tant que personne a politique.
Vous serez prêtes aujourd’hui, à travers votre fondation, à aider les enfants du Nord-Ouest et du Sud-Ouest dans les secteurs d’activités qui sont les vôtres ?
Nous venons de construire une école dans la région de l’Est. Nous avons été aux côtés des enfants dans l’Extrême-Nord. Suis-je originaire de ces régions ? Non ! Pourquoi ne pas œuvrer pour que les enfants du Nord-Ouest et du Sud-Ouest puissent bénéficier de ce que nous faisons ? J’ai ramené du matériel de couture pour les femmes. Je serai heureuse que les femmes de ces deux régions, qui sont avec les enfants les personnes qui souffrent le plus de la crise actuelle, puissent en profiter pour se relancer dans la vie active. Elles sont nombreuses là-bas qui ne peuvent plus vaquer ...

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