« Le niveau de risque reste modéré »

Laoumaye Meroye, coordonnateur du Projet d’urgence de lutte contre les inondations (PULCI)

Cette année encore, le Mayo-Danay fait face à la furie des eaux. Quel est l’état des lieux des sinistres ?
Si le barrage de Maga n’avait pas été rehaussé de 1,5 m, le niveau d’inondation dans la ville de Maga et plus en aval du lac de Maga serait dramatique. Il y a lieu de se réjouir aujourd’hui que le pire a été évité grâce à initiative du gouvernement de réhabiliter ce barrage dont la dégradation avancée en 2012 appelait cette solution d’Urgence. D’ailleurs, les populations affirment qu’elles n’ont plus connu de crue aussi importante depuis plus de 50 ans ! Malgré le niveau de la crue, on ne déplore pas de ruptures ni de débordements par-dessus les infrastructures hydrauliques mises en place par le gouvernement à travers le projet PULCI. Le niveau de risque reste modéré. Bien que ne faisant pas partie de la zone d’intervention directe du PULCI, les informations obtenues des autorités de Maga font état de dégâts importants dans la localité d’Alvakaye où le cours d’eau Goromo a débordé de son lit pour inonder les habitations. Il en est de même de la localité de Zina, qui n’est accessible que par pirogue pendant une bonne partie de l’année jusqu’au retrait des eaux entre novembre et décembre. Ces inondations proviennent probablement du fait que le Logone au niveau de Zina présente plusieurs défluents adducteurs des eaux pendant la période de crues. Il convient également de relever que ces localités connaissent tous les ans des épisodes d’inondations qui permettent aux populations de garantir des activités agro-économiques génératrices de revenus.
Concrètement à quoi vous attelez-vous ?
Pour l’essentiel, la solution apportée par le PULCI en matière de protection des populations contre les inondations comprend la protection des familles situées sur la zone d’emprise des travaux à réaliser : 3610 unités de cases ont déjà été construites sur les 3859 prévues et rétrocédées aux familles concernées, les travaux continues et s’achèveront en décembre 2019. Ils sont financés par le fonds de contrepartie (BIP). Des tentes, des couvertures, des nattes, des sacs vides pour remplissage de terre, des médicaments, des groupes électrogènes, des ustensiles de cuisine, etc…ont permis d’organiser les premiers secours et de mettre à l’abri les sinistrés à Vélé, Kaïkaï et Alvakaye dans l’arrondissement de Maga. La réhabilitation de la digue-barrage de Maga longue de 27 km ; par le rehaussement de cette digue, la réhabilitation ou le remplacement des vannes d’évacuation au niveau du mayo Vrick et celle des quatre prises d’eau pour l’irrigation des périmètres de Pouss, Maga-Est, Maga-Ouest, Guirvidig, la réhabilitation du déversoir de Pouss sur lequel un pont de 750 m est en train d’être construit sur le BIP, sans être exhaustif. La réhabilitation de la digue de protection du Logone longue d’enrivon 70 km entre Yagoua et Pouss. La digue ainsi réhabilitée est de hauteur variable (1,5 à 3 m) et une largeur en...

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